Au Gabon, les agents du service public sont réputés pour leur retard au poste, leur attitude méprisante vis-à-vis des usagers et surtout pour leur cupidité immodérée qui amènent certains d’entre eux à exiger des contreparties financières pour l’accomplissement d’une tâche qui normalement leur incombe. Un acte passible de prison.
Que cela soit à la mairie, au commissariat, à la solde, à la banque ou à l’hôpital, les agents du service public exigent pour la plupart un « coca » pour traiter une requête plus vite, ce qui fait pourtant partie de leurs obligations. Les usagers qui n’ont pas de meilleures alternatives, sont donc contraints de débourser de l’argent en plus du coût du homologué du service pour obtenir satisfaction. Le code pénal gabonais qualifie cet acte de « concussion » et le réprime à 5 ans de prison maximum.
L’article 127 du code pénal gabonais stipule que : « Le fait par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, de recevoir, exiger, ou ordonner de percevoir à titre de droits ou contributions, impôts ou taxes publics, une somme qu’elle sait ne pas être due, ou excéder ce qui est dû, est puni d’une peine de cinq (5) ans d’emprisonnement au plus et plus et d’une amende de dix millions de francs au plus ». Cela en va de même pour les agents de l’État qui octroient un marché à une entreprise plutôt qu’à une autre par affinité, contre une rétrocommission ou un pourcentage sur la valeur monétaire du marché.
La concussion est un profit illicite que l’on tire dans l’exercice d’une fonction publique. C’est également l’octroi d’un avantage indu à un tiers. Dans l’administration gabonaise, cela semble désormais s’établir comme une norme pourtant le législateur a pris le soin de protéger les usagers contre ce genre d’abus. Mais « à la fonction publique, chacun fonctionne à sa manière », ironisait Omar Defunzo.
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