Oligui Nguema sera-t-il candidat au terme de la transition ou pas ? Si la Charte de la transition ne le dit pas très clairement, l’interview du nouvel homme fort du Gabon accordée à Jeune Afrique en dit un peu plus.

Dans une interview exclusive accordée à nos confrères de Jeune Afrique avant son déplacement sur Franceville le 15 septembre dernier, le Président de la transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema s’est enfin exprimé sur le flou qui entoure son éligibilité aux prochaines échéances électorales après la transition militaire dont la durée reste encore indéterminée.

« La charte de la transition interdit à tous les membres du gouvernement, au secrétaire général de la présidence, aux présidents des deux chambres du Parlement ou au vice-président de se présenter au prochain scrutin destiné à élire le futur chef de l’État. Mais cette interdiction ne s’applique pas à vous », ont fait remarquer nos confrères au Général-Président.

Celui-ci s’est fondu dans des explications qui ne laissent plus de doutes sur sa présidentiabilité. « L’esprit de la charte est de s’assurer que toutes les personnalités ayant un rôle prépondérant dans la restauration des institutions et l’écriture de la Constitution ou la révision du code électoral ne soient pas tentées d’écrire en leur faveur les éléments susceptibles de biaiser une fois de plus le processus électoral. Le président de la Transition n’étant pas un des acteurs de la mise en œuvre du nouveau code électoral et de la nouvelle Constitution, il n’est donc pas soumis à cette restriction », a-t-il déclaré à Jeune Afrique.

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Une déclaration fantaisiste qui ne convainc pas grand monde puisqu’en qualité de Président du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) et Président de la transition, il aura un rôle plus que « prépondérant » dans le processus d’évaluation des différents textes avant leur promulgation. Il est au cœur même du processus de réécriture de la Constitution, du Code Électorale et du Code Pénal. L’impartialité des législateurs nommés (et non élus) n’est pas garantie en ce sens qu’il n’y a aucune forme de manifestation de la démocratie dans un régime de transition militaire.

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Pour résumer sa position, le Président Oligui Nguema déclare qu’étant donné qu’il ne prend pas une part active à la réécriture des nouveaux textes, lui seul peut donc se présenter au scrutin présidentiel à la fin de la transition. Pour rappel, la charte de la transition — écrite par les généraux des différents corps sans la participation des civils et publiée en catimini au journal officiel — a prééminence sur la Constitution de 1991 pourtant la nouvelle Constitution devra être écrite sur ce modèle.

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