Dans un acte qui suscite l’incompréhension, Brice Clotaire Oligui Nguéma, figure centrale de la transition au Gabon, utilise les fonds publics pour ériger des monuments à sa gloire et à celle de sa femme. Sous le couvert du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI), des sommes considérables sont allouées à la construction du Centre Médical « Maman Zita Oligui Nguéma » à Lebamba, ainsi qu’à un complexe scolaire dans la même localité.

Le choix de l’entreprise ВМЕС Construction pour réaliser les travaux suscite des interrogations légitimes. A-t-il été procédé à un appel d’offres transparent ? Ou est-ce simplement un arrangement favorisant les proches du régime ? Le code des marchés publics a-t-il été respecté ? Le manque de transparence dans le processus d’attribution des marchés publics depuis le début de la transition soulève des doutes quant à l’intégrité des décisions prises par Oligui Nguéma et son équipe dirigeante.

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Plus préoccupant encore est le financement de ces projets. Alors que le CTRI est présenté comme la source de ces fonds, il est crucial de rappeler que cet argent provient des caisses de l’État gabonais, c’est l’argent du contribuable. L’utilisation de ces ressources au nom du CTRI qui gère le pays depuis seulement six (6) mois et sans supervision adéquate constitue un affront à la démocratie et à la responsabilité gouvernementale. Cette manoeuvre écorne la transparence financière tant prônée par le gouvernement de la transition via son ministère de l’économie.

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Le CTRI est une entité composée de militaires putschistes qui gèrent le pays pendant la transition. Il n’a pas de sources de revenu propres. Il ne saurait donc se substituer à l’État et engager des dépenses en son propre nom. En agissant de la sorte, Oligui Nguéma et ses hommes violent non seulement les principes élémentaires de gouvernance, mais également les lois du pays.

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Il apparaît clair que le CTRI et son président veulent marquer la mémoire collective pour que les Gabonais se souviennent d’eux à jamais, mais il est important de ne pas s’écarter du chemin. Engager les finances publiques et attribuer la gloire au CTRI est une entourloupe utilisée à dessein pour semer la confusion au sein de l’opinion publique

Il est grand temps que la lumière soit faite sur ces agissements.. La population gabonaise mérite des dirigeants qui font de la transparence économique leur priorité. L’État doit prendre les mesures nécessaires pour restaurer la confiance du peuple dans ses institutions.