En mars 2024, la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) annonçait avec assurance qu’elle mettrait un terme aux coupures d’électricité dans le Grand Libreville.
Dix mois plus tard, en janvier 2025, l’entreprise revient sur ses engagements en instaurant des plannings prévisionnels de délestages rotatifs journaliers, touchant les communes de Libreville, Owendo, Akanda et Ntoum.
Cette décision, loin de rassurer les usagers, illustre une dégradation persistante de la qualité des services d’un opérateur national censé garantir l’accès à l’électricité et à l’eau potable. En moyenne, les habitants subissent désormais trois à quatre coupures quotidiennes, un calvaire qui perturbe autant les activités économiques que la vie quotidienne.

Une qualité de service de plus en plus exécrable
Paradoxalement, malgré une baisse notable de la qualité des prestations, les tarifs de la SEEG restent inchangés. Cette stagnation des prix, perçue comme injustifiée, suscite la colère des consommateurs qui jugent inadmissible de payer le même montant pour des services aussi défaillants.
Les voix s’élèvent contre l’institution, qui semble incapable de résoudre durablement ses problèmes structurels. L’argument avancé par la SEEG, évoquant des infrastructures vétustes et une demande croissante d’électricité, n’atténue en rien le sentiment de frustration de la population.
Une valse des dirigeants sans résultats satisfaisants
Pour ne rien arranger, la SEEG a connu une instabilité managériale inquiétante : pas moins de trois directeurs généraux se sont succédé en une seule année, témoignant d’un manque de vision et de stratégie pérennes. Ce défilé à la tête de l’entreprise n’a fait qu’aggraver la situation, renforçant l’impression que la crise est en train de s’enliser plutôt que de trouver une issue.
Une situation intenable pour le Grand Libreville
Pour les habitants du Grand Libreville, ces délestages ajoutent une pression supplémentaire à un quotidien déjà marqué par d’autres dysfonctionnements, comme les pénuries d’eau potable et la hausse du coût de la vie. L’économie locale n’est pas en reste : les petites entreprises, particulièrement vulnérables, voient leur productivité diminuer drastiquement en raison des interruptions incessantes d’électricité.
Face à cette crise, les appels à une réforme en profondeur du secteur énergétique gabonais se multiplient. Les consommateurs réclament non seulement des solutions concrètes et rapides, mais aussi une plus grande transparence sur la gestion de la SEEG.
En attendant, les plannings de délestages restent le quotidien des habitants, révélant les limites d’un système énergétique à bout de souffle. La SEEG pourra-t-elle regagner la confiance perdue ? Rien n’est moins sûr.
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