Un bras de fer s’installe entre le ministère chargé des Sports et la Fédération Centrafricaine de Football (FCF) suite à la nomination controversée de Rigobert Bahanag Song, ancien international camerounais, au poste de sélectionneur manager de l’équipe nationale de la République Centrafricaine, les Fauves A.
Cette décision, officialisée par un arrêté ministériel signé le 13 janvier 2025, a été catégoriquement rejetée par la FCF, qui dénonce une immixtion dans ses prérogatives.
Une nomination imposée par le ministère
Dans l’arrêté ministériel N°002/MPJSEC/DIR-CAB.2025, le ministre chargé de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et de l’Éducation Civique, Rodolphe Héritier Bonheur Doneng Wanzoumon, nomme Rigobert Song au poste de sélectionneur manager, accompagné de trois adjoints : Éloge Yamissi Enza, Sébastien Ngato et Eric Cabalero. Selon le texte, cette décision prend effet immédiatement et doit être appliquée sans délai.

La Fédération Centrafricaine de Football dit “niet”
Dans un communiqué publié le 14 janvier 2025, la FCF exprime sa « consternation » et affirme n’avoir été ni consultée ni associée à cette décision. Réunie en session extraordinaire, elle rappelle que les nominations des membres des structures d’encadrement technique relèvent exclusivement de ses compétences, conformément aux règlements en vigueur.
Le communiqué souligne également que la FCF avait déjà confié l’intérim du poste de sélectionneur à un staff technique entièrement local dirigé par Éloge Yamissi Enza, ancien capitaine des Fauves. Cette nomination visait à promouvoir une gestion nationale du football centrafricain, notamment après la récente qualification historique de l’équipe pour le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN).
Quelle issue pour ce conflit ?
La nomination de Rigobert Song, une figure emblématique du football africain, pourrait être perçue comme une tentative du ministère d’internationaliser la gestion des Fauves afin d’accroître leurs performances. Cependant, la FCF, qui prône une approche nationaliste, semble déterminée à faire respecter son autonomie.
Ce bras de fer pose la question de l’avenir de la gouvernance du football centrafricain. La capacité des parties à trouver un compromis déterminera si ce conflit s’apaise ou s’intensifie davantage, au risque de nuire aux ambitions sportives de la République Centrafricaine.
Commentaires récents