Il y a quelques mois, des alertes avaient été lancées concernant la gestion du patrimoine national sous le régime de transition actuelle, notamment la flotte présidentielle.

Aujourd’hui, les faits se confirment : le Gulfstream IV, acquis en 1998 sous Omar Bongo, a été vendu dans la plus grande discrétion à une entreprise nigériane, FlyBird, dirigée par le capitaine Ahmed Borodo. Les faits ont été révélés par Africa Intelligence. Cette société, spécialisée dans la location de jets privés, a récupéré cet avion qui stationnait à Bâle, en Suisse, depuis mars 2024 pour des opérations de maintenance.

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Une gestion floue du patrimoine national

Cette vente soulève de nombreuses questions. Pourquoi céder un appareil en parfait état, symbole du prestige national, sans consultation publique ni transparence ? Encore une fois, l’État semble confondre biens publics et propriété privée, dilapidant des actifs qui appartiennent à tous les Gabonais.

L’opacité ne s’arrête pas là. FlyBird, en partenariat avec Falcon Aerospace, a facilité en août dernier l’acquisition de deux nouveaux avions : un Gulfstream G550 et un Embraer E145. Ces transactions, réalisées sous couvert de modernisation, cachent-elles un nouveau détournement ? Pourquoi renouveler une flotte en vendant des avions opérationnels ?

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Une présidence en campagne perpétuelle

Ce qui choque davantage, c’est le timing. Alors que le Général Brice Clotaire Oligui Nguema accélère la préparation des prochaines élections, cette vente semble participer d’une stratégie de financement occulte. Rappelons que ces élections s’annoncent déjà comme une mascarade, avec des résultats prévisibles où le Général pourrait obtenir des scores extravagants dignes des dictatures.

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Un cri d’alerte pour la société civile

En exil, Rekoula Bernard Christian, citoyen libre et engagé, membre de la société civile gabonaise, a dénoncé fermement ces pratiques. Le peuple gabonais mérite mieux qu’une gouvernance opaque et des détournements déguisés. La vente de ce patrimoine national n’est pas seulement une affaire d’avion, mais un symbole de la malversation qui gangrène nos institutions.