Depuis plusieurs mois, les Gabonais sont confrontés à une dégradation alarmante des services essentiels fournis par la Société d’Eau et d’Énergie du Gabon (SEEG).
Avec une moyenne de quatre coupures d’électricité par jour, les citoyens, désabusés, ironisent sur les réseaux sociaux : « C’est enfin notre essor vers l’obscurité. » Mais derrière l’humour, une réalité pesante s’impose : la SEEG est le symbole d’un service public en déroute.
Une gouvernance instable pour des résultats désastreux
La SEEG, déjà critiquée pour son inefficacité chronique, semble s’enliser davantage depuis le début de la transition politique. En seulement un an, l’entreprise a vu trois directeurs généraux se succéder, sans qu’aucune amélioration notable ne soit perceptible. La valse des dirigeants n’a fait qu’accentuer l’instabilité, laissant les usagers dans une attente interminable d’un service à la hauteur des enjeux.
Des conséquences désastreuses pour les populations
Les coupures incessantes d’électricité plongent les habitants dans des conditions invivables. Entre la chaleur étouffante des nuits sans ventilateurs et la détérioration des appareils électroménagers, le quotidien est devenu un véritable calvaire. Les pertes économiques sont également colossales : les aliments stockés dans les congélateurs périssent, accentuant les difficultés des ménages déjà éprouvés par un coût de la vie en hausse.
Mais le problème ne s’arrête pas là. L’accès à l’eau, une ressource vitale, est devenu une autre source de désespoir. Certains quartiers de Libreville n’ont pas vu une goutte d’eau couler de leur robinet depuis des mois. Ce qui, autrefois, était considéré comme une difficulté locale affecte désormais de nombreuses régions de l’intérieur du pays, élargissant le cercle des victimes de cette inefficacité chronique.
« Tu me les enlève » et la suite ?
Lors de son arrivée au pouvoir, le Président de la transition avait promis un grand ménage au sein de la SEEG, affirmant vouloir en finir avec les agents véreux et l’immobilisme de l’entreprise. Lors d’une rencontre hautement médiatisée avec les cadres et agents de la SEEG, il avait exigé le licenciement du personnel qui portait préjudice à l’institution. Pourtant, cette volonté affichée semble ne pas avoir amélioré la situation. Les Gabonais, las d’attendre des résultats, expriment leur colère face à une administration qu’ils jugent déconnectée des réalités du terrain.
Vers une solution durable ?
La situation actuelle soulève des questions cruciales sur l’avenir de la gestion des services publics au Gabon. La SEEG, pourtant censée être un pilier du développement national, est aujourd’hui perçue comme un obstacle. Faut-il envisager une réforme en profondeur de l’entreprise, voire une ouverture à de nouveaux partenaires pour moderniser ses infrastructures ?
Les Gabonais, eux, n’attendent qu’une chose : des actes concrets pour retrouver une vie digne. Faute de quoi, l’ironie des internautes pourrait bientôt céder la place à une colère plus profonde et plus difficile à contenir.
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