Dans une tentative maladroite de redorer l’image du Président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, les réseaux sociaux ont récemment été inondés de messages de soutien … émanant de bots visiblement défaillants.

L’opération, qui semble avoir été lancée pour influencer l’opinion publique à l’approche d’un référendum référendaire du 16 novembre dernier, a suscité indignation et railleries sur la plateforme X (anciennement Twitter).

Des robots informatiques défaillants

Sous les publications officielles du président ou celles mentionnant son nom, de nombreux comptes sans historique personnel ont posté des messages automatisés. Mais ces tweets supposés glorifier Oligui Nguema révèlent une exécution désastreuse : erreurs de syntaxe, codes aléatoires, noms incohérents, et hashtags incomplets. Loin de renforcer l’image du président, cette stratégie a attiré les critiques des internautes, qui n’ont pas tardé à relever l’amateurisme flagrant de la manœuvre.

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« Comment peut-on espérer convaincre avec des messages aussi mal calibrés ? », ironise un utilisateur gabonais, partageant des captures d’écran des tweets incriminés. D’autres soulignent que ces bots trahissent un manque criant de respect pour l’intelligence collective des citoyens. L’opération s’est rapidement transformée en un sujet de plaisanteries, amplifiant l’effet inverse de celui escompté.

Une manipulation politique qui interroge

Cette affaire soulève des questions préoccupantes sur les méthodes de communication employées par l’entourage présidentiel. En période de transition, où la confiance du peuple est cruciale, recourir à l’intelligence artificielle, une manoeuvre héritée du régime déchu, pour façonner l’opinion publique peut écorner la crédibilité du pouvoir en place. Cette campagne de propagande a été mise au point quelques jours le le scrutin référendaire déterminant pour l’avenir du pays. Était-ce une stratégie politique pour influencer le choix de l’électorat gabonais et orienter l’opinion de la communauté internationale ?

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Présidentielle annulée en Roumanie pour manipulation de l’opinion

En Roumanie, la Cour Constitutionnelle a annulé les résultats du premier tour de l’élection présidentielle tenu le 24 novembre 2024 à cause des campagnes de propagande et l’instrumentalisation de l’électorat sur les réseaux sociaux. La désinformation massive orchestrée par des acteurs étrangers, notamment via des plateformes comme TikTok et Facebook, a non seulement biaisé l’opinion publique, mais aussi ébranlé la légitimité d’un processus démocratique. Cette affaire fait écho à l’utilisation de bots pro-Oligui au Gabon, où une tentative maladroite de propagande numérique a suscité indignation et méfiance.

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Ces deux cas illustrent les conséquences graves d’une communication manipulatrice : dans un contexte, elle perturbe une élection au point de l’invalider ; dans l’autre, elle affaiblit la crédibilité des dirigeants en place. Ces dérives soulignent la nécessité pour les démocraties de renforcer la transparence et de réguler les outils numériques pour préserver la confiance des citoyens et l’intégrité des institutions.