L’histoire de Segun Olowookere, un Nigérian aujourd’hui âgé de 31 ans, est un récit poignant qui illustre les disparités du système judiciaire. Arrêté en 2010 à l’âge de 17 ans pour avoir volé des poules et des œufs, il a été condamné à la peine de mort par pendaison en 2014, après quatre années de détention préventive.

Les faits

En 2010, Segun Olowookere et son complice, Morakinyo Sunday, ont été appréhendés dans l’État d’Osun, au sud-ouest du Nigeria, pour avoir cambriolé le domicile d’un officier de police et celui d’une autre personne. Armés d’un vieux fusil en bois et d’une épée, leur butin s’est résumé à des volailles. Malgré le caractère dérisoire du vol, les deux jeunes hommes ont été poursuivis pour vol aggravé et effraction.

Lire aussi:  Port-Gentil : Un homme de 60+ ans accusé de viol sur une fillette de 7 ans libéré après 10 jours de détention provisoire

En 2014, le juge Jide Falola de la Haute Cour de l’État d’Osun a condamné les accusés à la peine capitale. Une décision qui a choqué une partie de la population, compte tenu de l’âge des prévenus au moment des faits et de la nature du vol.

Un espoir de grâce

Après avoir passé dix ans dans le couloir de la mort, Segun Olowookere pourrait bientôt retrouver la liberté. Le gouverneur de l’État d’Osun a récemment promis d’accorder une grâce à cet homme, en reconnaissance des appels à la clémence formulés par plusieurs organisations de défense des droits humains.

Lire aussi:  Le MNCG et Affiliés accusés de manipuler ses membres en faveur du “oui” au referendum

Pour beaucoup, cette condamnation met en lumière les dysfonctionnements du système judiciaire nigérian, où des peines excessives sont parfois prononcées pour des crimes mineurs, tandis que des affaires de corruption ou de violence grave restent impunies.

Un système judiciaire en question

Cette affaire soulève des interrogations sur l’équité et la proportionnalité des peines dans le pays. Comment un vol de poules peut-il justifier la peine capitale ? Pourquoi les mineurs impliqués dans des délits mineurs ne bénéficient-ils pas de programmes de réhabilitation ?

Segun Olowookere, qui avait encore toute une vie devant lui lorsqu’il a été arrêté, est devenu le symbole d’un système pénal que beaucoup jugent obsolète et inadapté.

Lire aussi:  «Boucheta», le meurtrier du Sud-Africain à Okondja prend 30 ans de prison

La nécessité d’une réforme

Des voix s’élèvent pour demander une réforme globale du système judiciaire, notamment l’abolition de la peine de mort pour des infractions mineures et une meilleure prise en charge des jeunes délinquants. L’affaire Olowookere pourrait bien devenir le catalyseur de ce changement.

Pour l’heure, le jeune homme attend avec impatience la concrétisation de la promesse du gouverneur, espérant retrouver un semblant de normalité après plus d’une décennie passée derrière les barreaux pour une erreur de jeunesse.