L’artiste guinéen Kourouma Ben Mohamed alias « L’Oiseau Rare » a annoncé l’offre de 2000 tickets d’une valeur unitaire de 5000 FCFA par le Président de la Transition (PRT) pour son concert à venir.
Prévu au Palais des Sports le 21 décembre prochain, cet événement a déclenché une vive polémique, notamment en raison du contexte économique et social difficile auquel fait face une large partie de la jeunesse gabonaise, en particulier les étudiants.
Un soutien controversé
Cette initiative, qui représente un investissement de 10 millions de FCFA, est perçue par certains comme un geste de soutien envers un jeune artiste talentueux. Toutefois, d’autres y voient une « distraction coûteuse » en décalage total avec les priorités nationales.
« On offre 10 millions pour un concert pendant que nos étudiants galèrent à payer leurs frais de scolarité à l’étranger ou à survivre au Gabon », déclare un internaute mécontent. Ce sentiment est partagé par de nombreux Gabonais qui dénoncent le manque d’efforts pour améliorer la situation des jeunes dans des domaines cruciaux comme l’éducation et l’emploi, dont le seul espoir reste l’armée.
Des priorités mal définies ?
La situation des étudiants gabonais, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, est préoccupante. Plusieurs d’entre eux risquent l’expulsion faute de paiement de leurs frais de scolarité. Cette précarité contraste fortement avec les dépenses engagées pour financer un concert, un divertissement.
Pour certains observateurs, ce geste pourrait être interprété comme une tentative de s’attirer la sympathie de la jeunesse gabonaise à travers une mesure populiste. « Offrir un avenir meilleur en investissant dans l’éducation serait un cadeau bien plus utile que financer un concert », commente un activiste.
Un artiste sous les projecteurs
Le choix porté sur le concert de L’Oiseau Rare n’est pas anodin. L’artiste, connu pour son affiliation à l’ancien régime d’Ali Bongo Ondimba, suscite également des critiques. Le rapprochement du Président de la Transition avec les figures politiques … et artistiques de l’ancien pouvoir, qualifiées de « kounabelistes », alimente davantage le débat.
Pour de nombreux Gabonais, le financement de ce concert reflète une forme d’injustice sociale. « Les soutiens de l’ancien régime semblent être les plus grands bénéficiaires de cette Transition, tandis que la jeunesse, qui a réclamé le changement et célébré dans les rues, est laissé pour compte », déplore un autre internaute.
Un appel au bon sens
Alors que la jeunesse gabonaise attend des mesures concrètes pour améliorer ses conditions de vie, cette initiative de la première autorité semble renforcer le sentiment de frustration. Dans un pays où les défis éducatifs et sociaux sont nombreux, beaucoup plaident pour une révision des priorités en faveur d’actions à impact durable.
Soutenir les artistes est important, mais investir dans l’avenir de la jeunesse l’est encore plus. Une Transition véritablement soucieuse de son peuple ne peut se permettre d’ignorer ce fait.
Qu’est-ce qu’un libre-propos ?
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