Le navire Maria Galanta de l’entreprise Navire à Grande Vitesse (NGV) relie Libreville et Port-Gentil en seulement 2 heures et 45 minutes. Si ce service maritime rapide semble séduisant à première vue, les prix pratiqués, allant jusqu’à 120 000 FCFA, suscitent des critiques dans un contexte économique marqué par les difficultés financières de nombreux Gabonais.

Des tarifs loin d’être accessibles

Avec une grille tarifaire débutant à 45 000 FCFA pour un billet sans bagage en soute, et grimpant à 120 000 FCFA pour une option VIP, ce service est loin d’être accessible au plus grand nombre. Pour une distance relativement courte de 163 kilomètres, ces prix apparaissent disproportionnés, surtout en comparaison avec d’autres pays où des services similaires coûtent souvent bien moins cher.

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Dans un contexte où de nombreux Gabonais peinent à joindre les deux bouts face à une inflation galopante et à un pouvoir d’achat en baisse, ces tarifs renforcent les inégalités dans l’accès à la mobilité. Ce constat est particulièrement frappant lorsqu’on considère que Port-Gentil, capitale économique du pays, est enclavée, et que les liaisons maritimes ou aériennes restent les seuls moyens d’y accéder.

Une alternative qui devrait être plus abordable

Les traversées maritimes sont censées représenter une alternative économique et pratique au transport aérien, généralement plus onéreux. Cependant, les tarifs pratiqués par NGV rendent cette option presque aussi élitiste que l’avion. À titre de comparaison, un aller-retour Libreville-Port-Gentil à bord du Maria Galanta peut atteindre 240 000 FCFA en classe VIP, un coût exorbitant pour un service basique, surtout sans confort réellement exceptionnel ni service digne de ce prix.

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Une nécessité économique ignorée

Port-Gentil joue un rôle crucial dans l’économie nationale, notamment grâce à l’industrie pétrolière. La connexion entre Libreville et Port-Gentil devrait donc être considérée comme un service public prioritaire, permettant aux travailleurs et aux familles de se déplacer facilement à des prix raisonnables. Pourtant, aucune politique tarifaire sociale ne semble en place pour permettre aux Gabonais les plus modestes d’accéder à ce service.

De plus, ces tarifs élevés posent des questions sur la gestion des infrastructures maritimes et le manque de concurrence dans ce secteur. L’absence d’acteurs alternatifs empêche une baisse des prix, laissant les usagers sans véritable choix.

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Un appel à revoir les priorités

Le transport maritime au Gabon, et en particulier la liaison Libreville-Port-Gentil, devrait être abordable et accessible, car il s’agit d’un besoin essentiel, pas d’un luxe. L’État, en collaboration avec les opérateurs privés comme NGV, doit réfléchir à des solutions pour réduire ces coûts, que ce soit par des subventions, une révision des marges appliquées, ou encore l’ouverture à de nouveaux acteurs pour stimuler la concurrence.

Dans un pays où les inégalités sociales restent fortes, continuer à imposer de tels prix pour des services essentiels contribue à renforcer l’exclusion économique. Une question demeure : jusqu’à quand les Gabonais devront-ils payer aussi cher pour se déplacer dans leur propre pays ?