Les étudiants gabonais des États-Unis, comme ceux de Russie, du Maroc, de Tunisie ou encore de France, se retrouvent dans une situation critique.

En raison des impayés de l’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG), certains étudiants risquent purement et simplement d’être expulsés par leurs établissements universitaires. Une réalité qui ternit davantage l’image de l’ANBG et soulève des questions sur la gestion de l’éducation sous les autorités de transition.

Sous la présidence d’Ali Bongo Ondimba, les critiques envers la gouvernance n’ont jamais manqué, mais force est de constater que les étudiants gabonais à l’étranger n’avaient pas connu de telles difficultés de financement aussi alarmants. Aujourd’hui, avec les changements imposés au sein de l’ANBG, sous la tutelle directe de la Présidence de la République, les retards dans le paiement des frais de scolarité et des allocations d’études atteignent des niveaux alarmants.

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Pour de nombreux étudiants, ces retards représentent une double peine : non seulement ils doivent faire face à l’angoisse d’un éventuel renvoi de leur université, mais ils subissent également une pression financière accrue pour assurer leur survie quotidienne à l’étranger. « Nous sommes laissés à nous-mêmes, sans aucune solution en vue », déplore un étudiant basé aux États-Unis.

Une gestion défaillante sous la transition

Depuis l’arrivée des nouvelles autorités au pouvoir, l’ANBG semble engluée dans des dysfonctionnements majeurs. La promesse d’une gouvernance plus rigoureuse et transparente se heurte à une gestion qui, selon plusieurs observateurs, aggrave la situation des étudiants. Les retards dans les paiements ne touchent pas uniquement les Gabonais à l’étranger : les bénéficiaires locaux de bourses d’études accusent également des mois d’arriérés.

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Cette crise pose une question fondamentale : quelles sont les priorités des autorités en matière d’éducation ? Alors que des discours sur l’importance de la jeunesse et de la formation sont régulièrement tenus, la réalité semble trahir un manque d’engagement concret. « On parle de l’éducation comme une priorité nationale, mais les faits disent le contraire », s’indigne un parent d’étudiant.

Un avenir compromis

La situation actuelle met en péril l’avenir de milliers d’étudiants, représentant autant de familles gabonaises. Privés de la possibilité de poursuivre leurs études, certains risquent de voir leurs rêves d’avenir s’effondrer. Ce constat soulève des inquiétudes légitimes sur les conséquences à long terme pour le pays, qui pourrait perdre une génération de talents.

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Pour beaucoup, il ne s’agit pas seulement d’une question de mauvaise gestion administrative. Cette crise illustre un problème plus profond : celui de la considération accordée à l’éducation et à la jeunesse dans les priorités budgétaires et politiques du pays. Alors que la transition politique au Gabon devait marquer une rupture avec les dysfonctionnements passés, cette situation laisse un goût amer et renforce le scepticisme envers les nouvelles autorités.

Il est urgent que des mesures soient prises pour résoudre cette crise et rétablir la confiance des étudiants, de leurs familles, et de la société gabonaise dans son ensemble. Sans cela, l’impact de cette crise sur l’éducation et l’avenir du pays pourrait être désastreux.