Au Botswana, l’actualité politique inspire de nombreux jeunes gabonais. Lesego Chombo, jeune avocate de 26 ans, a été nommée ministre de la Jeunesse et du Genre, une décision qui marque un symbole fort d’inclusion et de confiance envers la jeunesse dans la gestion des affaires publiques.
Cette nomination suscite un véritable engouement, mais aussi une certaine frustration au Gabon, où le projet de Constitution qui sera soumis au référendum le 16 novembre prochain dresse des restrictions pour les jeunes désireux de s’investir au plus haut niveau de l’État, notamment dans son article 69, alinéa 5 (à lire en page 18).
Lesego Chombo n’est pas une inconnue au Botswana. En 2022, elle a été couronnée Miss Botswana, et cette année, elle a décroché le titre prestigieux de Miss Monde Afrique, se distinguant par son engagement, son charisme et son désir de servir sa communauté. Son parcours est une preuve éclatante que jeunesse et compétence ne sont pas incompatibles. Ses nouvelles fonctions de ministre lui permettront de concrétiser des projets en faveur des jeunes et de l’égalité des genres, des thématiques essentielles pour le développement de son pays.
Cette nomination soulève inévitablement des questions sur les restrictions d’âge pour l’accès aux postes à responsabilité dans certains pays d’Afrique, comme le Gabon. En effet, dans le projet de Constitution en cours, un passage stipule que seuls les citoyens âgés de plus de 30 ans peuvent prétendre aux postes ministériels : « Ne peuvent être membres du Gouvernement que les Gabonais des deux sexes, nés de père ou de mère gabonais, âgés de trente (30) ans au moins et jouissant de leurs droits civils et politiques » (cf. Chap. II : Du Gouvernement, Art. 69, al. 5). Cette discrimination suscite des critiques, car elle exclut de fait de nombreux jeunes talentueux, qualifiés et capables de contribuer activement à la vie politique et au développement économique du pays.
Alors que des pays voisins misent sur l’inclusion de la jeunesse, le Gabon semble prendre le chemin inverse. En excluant les moins de 30 ans, le projet Constitutionnel crée une barrière pour une génération de jeunes compétents, formés aussi bien localement qu’à l’étranger, et désireux d’apporter des idées nouvelles. Cette situation pose la question de l’équité et de la représentativité au sein de l’appareil gouvernemental gabonais.
L’exemple de Lesego Chombo au Botswana devrait inviter le Gabon à réfléchir sur le rôle des jeunes dans le processus décisionnel. Dans un monde de plus en plus connecté, les jeunes représentent une force de changement et de modernisation. Rejeter leur implication dans les hautes fonctions publiques, en dépit de leurs compétences, revient à se priver d’un potentiel d’innovation et de dynamisme.
Le choix du Botswana devrait inspirer d’autres pays africains à revoir leurs règles d’accès aux postes de pouvoir pour y inclure davantage de jeunes, capables de relever les défis actuels. Le Gabon gagnerait à ouvrir la voie pour sa jeunesse et à favoriser une gouvernance plus inclusive et plus en phase avec les aspirations des nouvelles générations.
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