Le Groupe Gabon Télévisions a lancé ce 10 novembre 2024 un premier débat public autour du projet de Constitution, prévu pour être soumis au vote populaire le 16 novembre prochain.

Ce débat, diffusé sur Gabon 1re, la chaîne nationale, a réuni des partisans du “oui” et du “non” pour discuter des enjeux de cette réforme majeure. Cependant, le traitement de cette émission a suscité de vives réactions et accusations de partialité envers la chaîne et ses journalistes, perçus comme favorisant le camp du “oui”.

Débat sous tension entre les partisans du “oui” et du “non”

Autour du thème “Le projet de la Constitution en débat”, les protagonistes du débat étaient répartis en deux camps opposés. Du côté des partisans du “oui”, on retrouvait Joanna Boussamba, François Ndong Obiang, et Geoffroy Foumboula Libeka. Face à eux, les défenseurs du “non” étaient représentés par Marlène Fabienne Essola Efountame, Pierre-Claver Maganga Moussavou, et Marcel Libama. Ces intervenants devaient exposer leurs arguments sur les antennes de Gabon 1re, dans un esprit de transparence et de pluralisme démocratique.

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Des journalistes critiqués pour leur manque de neutralité

Toutefois, ce premier débat n’a pas échappé aux critiques, de nombreux observateurs et téléspectateurs dénonçant une prise de position implicite des journalistes en faveur du “oui”. Selon Nzamba Hassan, un observateur du débat, “les journalistes n’étaient pas à la hauteur”, ajoutant que “les interruptions du non et les approbations discrètes du oui” envoyaient un message de favoritisme. Il a également pointé du doigt l’absence de chronométrage impartial : “L’équité dans le temps de parole est essentielle pour canaliser les tensions, et pourtant aucun chrono n’a été mis en place pour garantir cette équité.”

Izy Tess Menie a également déploré le comportement des journalistes, estimant qu’ils avaient déjà montré leur biais par leur attitude. Elle a souligné que “leur manque de professionnalisme se faisait fortement ressentir, donnant l’impression que les partisans du NON étaient acculés face à un léger parti pris.” Selon elle, cette attitude compromettait la neutralité attendue d’un service public d’information.

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Censure et suppression de commentaires en faveur du “non”

La controverse ne s’arrête pas à l’antenne. Certains internautes accusent également Gabon 1re de supprimer systématiquement les commentaires en faveur du “non” sur sa page Facebook. Cette censure présumée a déclenché de vives réactions, de nombreux citoyens y voyant une tentative de museler l’opposition au projet de Constitution et de ne laisser visible que les avis favorables. La page “Le Peuple Souverain Gabonais” a dénoncé ces pratiques ce 11 novembre en déclarant : “Le Gabon est et restera une dictature. Gabon 1ère a retiré les commentaires des ‘non’ au référendum. Soyez-en sûrs, ils feront pire que les Bongo.”

Une partialité des médias publics qui persiste

La question de la neutralité des médias publics au Gabon n’est pas nouvelle. Lors des périodes électorales, les journalistes et médias d’État sont régulièrement accusés de favoriser le camp du pouvoir. Ce débat sur le projet de Constitution n’échappe donc pas à cette dynamique, renforçant les inquiétudes quant à l’indépendance des médias financés et parrainés par le Gouvernement. En période de référendum, où la voix de chaque citoyen doit être respectée, ces accusations jettent une ombre sur l’intégrité du processus démocratique et l’équité dans le traitement des opinions divergentes.

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Ainsi, à moins d’une remise en question de la part de Gabon 1re et d’une démarche transparente pour garantir l’impartialité, ce débat, censé éclairer les citoyens, pourrait au contraire alimenter la méfiance envers les médias publics et accroître la polarisation autour de ce référendum crucial pour l’avenir du pays.

 


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