Alors que le Gabon traverse une période cruciale de transition, le peuple attendait un véritable vent de renouveau pour tourner la page de décennies de pouvoir sous l’ombre du Parti Démocratique Gabonais (PDG).

Ce régime, longtemps critiqué pour ses pratiques clientélistes et son manque de transparence, a été balayé, en apparence, pour laisser place à un nouvel espoir. Cependant, à l’analyse des structures de ce gouvernement de transition et de ses institutions, le doute s’installe.

La population gabonaise est aujourd’hui témoin de la résurgence des mêmes figures politiques, membres ou alliés du PDG, au cœur du pouvoir de transition. Comme le montre l’organigramme actuel, le PDG reste omniprésent, de l’Assemblée nationale jusqu’aux instances gouvernementales. Des personnalités connues pour leur fidélité au régime déchu siègent désormais dans des positions stratégiques, des ministères aux organes de coordination du référendum constitutionnel prévu le 16 septembre. Ce référendum, censé redonner la voix au peuple, semble orchestré par ceux-là mêmes qui ont contribué au dysfonctionnement de la démocratie gabonaise.

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Cette continuité déguisée provoque un sentiment de désillusion. Comment les citoyens peuvent-ils croire en une transition véritablement tournée vers le changement quand les figures de l’ancien régime sont reconduites sans remise en question de leurs responsabilités passées ? Certains diront que leur expérience est nécessaire pour stabiliser le pays en cette période sensible, mais à quel prix ? En quoi cette transition est-elle différente de ce que le PDG a toujours offert ?

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Les espoirs d’un changement radical, de nouvelles orientations et d’une rupture claire avec le passé semblent compromis. Cette transition aurait pu être l’occasion d’ouvrir la voie à de nouvelles compétences, à des profils indépendants, à des citoyens engagés sans liens avec l’ancien régime. Malheureusement, les Gabonais se retrouvent face à une réalité troublante où les institutions clés et les postes stratégiques restent entre les mains de ceux qui ont déjà exercé leur influence au sein du PDG.

Dans ce contexte, comment s’attendre à ce que les Gabonais se mobilisent avec conviction pour un “oui” au référendum ? La légitimité de ce vote risque d’être fragilisée si les citoyens y voient une simple formalité pour légitimer un statu quo déguisé en renouveau. Le Gabon a besoin de réformes profondes, mais aussi de figures nouvelles et audacieuses prêtes à rompre avec les pratiques d’autrefois.

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Si ce gouvernement de transition souhaite regagner la confiance du peuple, il est urgent qu’il démontre sa volonté de rompre véritablement avec le passé. Sinon, cette période de transition risque de se transformer en une prolongation des politiques et des dynamiques qui ont marqué l’ère PDG, et le peuple gabonais, une fois de plus, verra ses espoirs douchés.


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