Le référendum prévu le 16 novembre prochain au Gabon pourrait, en effet, enregistrer un taux d’abstention particulièrement élevé. Cette situation s’explique par des choix de calendrier qui semblent peu adaptés aux réalités locales et aux habitudes des citoyens en matière de participation électorale.
Traditionnellement, les échéances électorales majeures au Gabon se tiennent en août, un choix qui n’est pas anodin. Le mois d’août coïncide avec les grandes vacances scolaires et la saison sèche, des conditions favorables au déplacement des électeurs. Les élèves et enseignants sont en congé, et les routes vers les zones rurales sont généralement plus praticables, facilitant l’accès aux centres de vote dans l’arrière-pays. En outre, beaucoup de fonctionnaires prennent leurs congés durant cette période pour aller se ressourcer dans leurs villages respectifs. Ce contexte permet aux citoyens de voter dans leurs localités sans perturber le système éducatif ni l’administration, et avec des conditions de transport optimales.
Or, pour ce référendum, le choix de la date du 16 novembre soulève des difficultés notables. Ce jour tombe en pleine année scolaire et coïncide avec la saison des pluies. Les routes deviennent souvent impraticables et les travailleurs, retenus par leurs obligations professionnelles, sont peu enclins à s’absenter, surtout ceux du secteur privé. De plus, de nombreux électeurs vivant en ville, mais inscrits dans leur région d’origine, risquent de ne pas pouvoir se déplacer pour voter. Ces contraintes pourraient fortement affecter le processus électoral, laissant plusieurs milliers d’inscrits dans l’incapacité d’exercer leur droit de vote.
Conscient de cette problématique, le Ministère de l’Intérieur a prévu une courte période, du 3 au 6 novembre 2024, pour permettre un changement de bureau de vote vers Libreville. Cependant, cette initiative présente plusieurs limites. Tout d’abord, les quatre jours impartis paraissent insuffisants pour traiter un grand nombre de demandes, surtout avec un seul site de traitement au stade d’Agondjé. Ensuite, les élèves, enseignants, et autres travailleurs doivent prendre du temps sur leurs activités pour effectuer le changement, ce qui complique encore la situation. Enfin, les citoyens qui résident et travaillent en province mais sont inscrits pour voter à Libreville ne peuvent pas bénéficier de cette mesure, les privant également de l’opportunité de voter.
Face à ces contraintes, le taux de participation risque d’être grandement affecté. Si le taux d’abstention approche ou dépasse les 50%, il serait légitime de se questionner sur la représentativité des résultats et sur leur capacité à refléter la véritable volonté populaire.
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