La scène a de quoi surprendre, choquer, voire indigner. Le Président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a récemment créé une vive controverse en montant sur scène lors d’un événement à Ngouoni, dans la province du Haut-Ogooué pour interpréter une chanson au contenu explicitement vulgaire. La vidéo de ce moment est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok, provoquant une vague de réactions mitigées parmi les Gabonais.

Sur ces images, on peut voir le Chef de l’État, tout sourire, chanter à plein poumon aux côtés de l’artiste local Man Ty dit « L’Étudiant », connu pour ses prises de position virulentes contre l’ancien régime politique. Ce qui aurait pu être perçu comme un moment de convivialité et de proximité avec la population locale a rapidement pris une autre tournure lorsque les paroles de la chanson ont été scrutées de plus près. Les téléspectateurs tékés, en particulier, ont été stupéfaits par la gravité des propos que le Président a répétés sans aucune retenue.

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L’expression en question, « ampoulou a bari a wè », signifiant en langue téké « les bangalas de tes parents », est une insulte particulièrement grave. Le terme « bangala », qui est un mot d’argot désignant le pénis, est largement considéré comme vulgaire et offensant. Pourtant, c’est bien ce mot que le Président de la transition a joyeusement repris sur scène, sous les applaudissements d’une foule amusée mais certainement inconsciente de la portée de ces mots.

Ce n’est pas seulement le fait qu’un homme d’État se permette de proférer des injures aussi grossières en public qui est troublant. C’est aussi l’étrange juxtaposition entre son rôle de leader de la nation, censé incarner la dignité et l’autorité, et cette attitude désinvolte et irrespectueuse. Oligui Nguema, qui est lui-même de l’ethnie Obamba, aurait dû savoir mieux, étant donné la proximité géographique et culturelle de son village natal avec celui des Tékés, à Bongoville.

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Ce comportement pose une question fondamentale sur la perception et le respect des responsabilités présidentielles en temps de transition. Comment peut-on espérer que la population garde confiance en ses dirigeants si ces derniers se permettent des écarts aussi graves ? Le manque de tenue et de réserve montré par le Président Oligui Nguema dans cette situation est un mauvais signal envoyé au peuple gabonais, surtout en ces temps où la nation cherche à se reconstruire sur des bases de respect mutuel et de solidarité.

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Ce spectacle déplorable rappelle la nécessité pour tout dirigeant, et en particulier pour un chef d’État, de garder en tête que ses paroles et ses actions sont constamment scrutées. Elles doivent inspirer le respect, non pas le ridicule ou l’indignation. Dans une période aussi sensible pour le Gabon, il est crucial que ceux qui occupent des positions de pouvoir fassent preuve de la plus grande retenue et dignité, deux qualités qui semblent avoir fait défaut lors de cet épisode regrettable.


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