Le Conseil des Ministres du jeudi 20 juin 2024 a marqué une étape significative avec l’annonce du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité concernant la reconnaissance d’utilité publique de certaines fondations, dont « Ma Bannière » et « Fondation Dorcas ». Ces fondations, appartenant respectivement à Zita Oligui et à Anoucka Oligui, épouses de Brice Clotaire Oligui Nguéma, Président de la Transition, bénéficieront désormais d’un soutien financier direct de l’État.
Selon le communiqué final du Conseil des Ministres, « cette reconnaissance constitue une marque de distinction et d’encouragement pour leur engagement exemplaire au service de l’intérêt général. La reconnaissance d’utilité publique permettra à ces structures de poursuivre et d’amplifier leurs actions de solidarité et de développement, contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de vie des populations. »
Cependant, cette décision suscite des interrogations et des critiques. En effet, la reconnaissance d’utilité publique permettrait à ces fondations d’être financées par l’État et les entreprises publiques, posant la question de la redirection des fonds publics vers des structures privées dirigées par des membres de la famille présidentielle. Ce mécanisme pourrait détourner des ressources normalement allouées aux ministères déjà existants, comme le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, dont les capacités devraient être renforcées pour accomplir leurs missions.
Cette situation rappelle la controverse entourant la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (FSBO) sous le règne d’Ali Bongo Ondimba, laquelle bénéficiait également de financements importants de la part d’entreprises publiques comme la Gabon Oil Company (GOC). À l’époque, cette pratique avait suscité des critiques concernant la transparence et l’utilisation des fonds publics.
Avec la reconnaissance d’utilité publique des fondations dont celles des deux épouses du président de la transition, la gestion des fonds publics soulève des préoccupations. L’absence de contrôle public sur l’utilisation de ces finances pourrait entraîner des dérives, notamment en termes de détournement et de blanchiment d’argent.
En parallèle, la récente modification de la loi sur la polygamie des militaires par Oligui Nguéma, suivie de l’initiative de reconnaître et de financer les fondations de ses épouses, alimente davantage le débat sur la gestion des affaires publiques et l’utilisation des ressources de l’État.
Alors que la population attend des réponses claires sur l’utilisation de ces fonds et la transparence des opérations, le gouvernement devra naviguer avec prudence pour équilibrer l’encouragement des initiatives sociales et le maintien de la confiance publique dans la gestion des finances de l’État.
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