On en sait un peu plus sur les raisons de la suspension d’Aurélien Mintsa Mi-Nguema de son poste de Directeur Général du Budget et des Finances Publiques (DGBFIP). Un courrier provenant de la Direction Générale des Marchés Publics (DGMP) a mis en lumière des pratiques controversées liées à l’attribution de marchés publics.
Selon ce courrier, Aurélien Mintsa Mi-Nguema est intervenu directement pour l’attribution d’un marché gré à gré d’une valeur de plus de 10 milliards de francs CFA, sans appel d’offres, à une PME dénommée « Morgan BTP ». Ce marché concernait les travaux d’entretien des routes en terre et la construction d’ouvrages d’art dans les cantons NYE et MBOA.
C’est sans doute la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En fin février 2024, Aurélien Mintsa Mi-Nguema a sollicité l’accord préalable et formel de la DGMP pour passer, par « entente directe », le projet de marché avec la société Morgan BTP. Ce projet portait sur la réalisation des travaux d’entretien des routes en terre et la construction d’ouvrages d’art sur une distance totale de 187,1 km (155,1 km à NYE et 32 km à MBOA), pour un montant de 10 091 854 500 francs CFA.
Cette procédure soulève des questions sur le respect des règles en vigueur. Le Code des Marchés Publics stipule des conditions strictes pour l’attribution des marchés publics, en particulier pour les montants alloués aux PME/PMI. En principe, les marchés publics doivent être soumis à des appels d’offres pour garantir la transparence et l’équité. L’attribution par « entente directe » est une exception qui nécessite des justifications solides et des circonstances particulières.
La proximité entre le DGBFIP suspendu et la société Morgan BTP, bénéficiaire du marché, suscite également des interrogations. Quels sont les rapports exacts entre Aurélien Mintsa Mi-Nguema et Morgan BTP ? Y a-t-il eu des influences ou des avantages indus qui auraient motivé cette attribution directe ?
Ces révélations interviennent dans un contexte déjà marqué par des suspicions de népotisme et d’oligarchie au sein de l’administration publique. La suspension d’Aurélien Mintsa Mi-Nguema, officialisée par une note du Ministre des Comptes Publics, Charles Mba, en date du 17 juin, semble donc être une réponse à ces pratiques contestées. En attendant des éclaircissements, la continuité du service public au sein de la DGBFIP doit être assurée, comme l’a souligné le Ministre Charles Mba dans sa note.
L’affaire, désormais sous les feux de la rampe, pourrait avoir des répercussions importantes sur la gouvernance et la transparence des marchés publics au Gabon.
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