Le 30 août dernier, le Gabon a connu un bouleversement politique majeur avec le coup d’État dit « libérateur », qui a suscité un immense espoir chez les Gabonaises et Gabonais.

La promesse d’une rupture avec la gestion médiocre du pays, perçue comme un cauchemar interminable, semblait enfin devenir une réalité. L’arrivée des militaires du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), acclamée par une population euphorique, et les premiers discours prometteurs du Président de la Transition faisaient miroiter un avenir fondé sur la discipline, la rigueur et une culture du résultat.

Un Nouveau Régime, des Vieilles Pratiques

Cependant, l’espoir semble s’éroder face à l’incorporation des anciens membres du Parti Démocratique Gabonais (PDG) dans le nouveau régime. Cette incorporation a ravivé les craintes de la population, transformant ce qui devait être une ère nouvelle en une simple continuation des anciennes pratiques de médiocrité et de mentalités rétrogrades caractéristiques du PDG. Pire encore, certains anciens opposants se sont rapidement ralliés à ce nouveau régime, accentuant la confusion et la déception.

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L’Incident de Paris : Une Illustration Flagrante

L’incapacité des autorités gabonaises à organiser une rencontre entre le Président de la Transition et la diaspora gabonaise en France, prévue de longue date et censée se tenir ce samedi 1er juin 2024, illustre parfaitement cette régression. L’annonce de la venue du Président à Paris, pourtant connue depuis des mois, n’a pas suffi à garantir la réservation d’une salle pour accueillir entre 4000 et 5000 Gabonais de la diaspora. Cet échec logistique, alors que Paris est en pleine préparation des Jeux Olympiques d’été 2024, semble presque délibéré, tant il contraste avec les enjeux politiques et économiques cruciaux que représente cette diaspora, un acteur clé dans la chute du régime PDG.

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Une Organisation Défaillante

Ce manque de préparation soulève des questions quant à la compétence des organisateurs. Paris abrite de nombreux professionnels gabonais habitués à organiser de tels événements. Toutefois, les pratiques de copinage et de favoritisme, profondément ancrées dans l’ancien régime, persistent manifestement. Les critiques abondent sur le manque de consultation des associations diasporiques et le favoritisme dans la sélection des entrepreneurs invités à rencontrer le Président de la Transition.

Un Appel à la Réforme

Pour que le Gabon puisse réellement se diriger vers un avenir meilleur, il est impératif de se détacher des pratiques héritées du PDG et d’adopter fermement les valeurs prônées par le CTRI : discipline, professionnalisme, rigueur et culture du résultat. Il est encore temps pour les dirigeants de frapper du poing sur la table et de s’engager véritablement à transformer les promesses de changement en réalité. La route vers la félicité nationale passe inéluctablement par une rupture nette avec le passé et une adhésion sans compromis aux principes de bonne gouvernance et de responsabilité.

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Les Gabonaises et Gabonais attendent des actes concrets, à la hauteur des espoirs suscités le 30 août, pour que le rêve d’un Gabon nouveau et prospère ne se transforme pas en une nouvelle désillusion.


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