Une crise judiciaire secoue actuellement Port-Gentil, mettant en lumière les relations controversées entre la justice gabonaise et la société pétrolière Perenco Gabon.

Le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Port-Gentil, Pierre Aperano Essongue, a récemment été suspendu de ses fonctions pour « insubordination » envers sa supérieure hiérarchique, Édith Christiane Mvou Loubamono épouse Mbangangoye, Procureure Générale près la Cour d’Appel Judiciaire de Port-Gentil. Cette suspension fait suite à une série d’événements troublants liés à l’incendie meurtrier de la plateforme pétrolière de Becuna en mars dernier.

Après la tragédie de Becuna, la Procureure Générale avait ordonné un enterrement précipité des victimes, dans des conditions indignes, en empêchant toute enquête approfondie. Cette décision a provoqué une vive indignation de la population, qui voyait en cela une tentative de dissimuler les responsabilités de Perenco.

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Le 16 mai dernier, Adrien Broche, Directeur Général de Perenco Oil and Gas, ainsi que deux autres responsables de la société, ont été placés en garde à vue. Cependant, leur détention a été de courte durée, et ils ont été rapidement relâchés sur des ordres d’un individu mystérieux. Ces libérations ont alimenté les spéculations sur une possible protection offerte par des autorités judiciaires haut placées.

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La suspension du Procureur Aperano, ordonnée par Mvou Loubamono pour « insubordination notoire » et « propos irrespectueux », semble être une réaction directe à la garde à vue des responsables de Perenco. Cette mesure disciplinaire a exacerbé les tensions à Port-Gentil, où la population s’interroge sur la nature des relations entre la Procureure Générale et la société pétrolière.

Cependant, cette suspension a été rapidement levée par le Garde des Sceaux, désavouant ainsi la Procureure Générale et confirmant les soupçons de collusion. Perenco, entreprise franco-britannique, est accusée de bénéficier régulièrement de passe-droits et d’une immunité judiciaire, même lorsque sa responsabilité est clairement établie.

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Cette affaire met en exergue les défis persistants de la justice gabonaise face aux puissants intérêts économiques et soulève des questions cruciales sur l’intégrité et l’indépendance du système judiciaire du pays. Les événements de Port-Gentil illustrent un combat entre ceux qui cherchent à faire respecter la loi et ceux qui, apparemment, utilisent leur pouvoir pour la contourner.


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