Dans un communiqué N° 061 lu ce samedi 11 mai 2024 à Koula-Moutou, le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI), dirigé par les militaires putschistes, a annoncé un changement majeur dans le processus électoral. Désormais, les élections seront organisées par le Ministère de l’Intérieur, lui-même sous contrôle militaire.

Cette décision, présentée par les putschistes au pouvoir comme un pas vers la démocratie, est en réalité une entrave flagrante au processus démocratique et s’apparente à un coup d’État institutionnel aux lendemains troubles au sortir de la transition.

Le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, Ministre Chargé des Missions à la Présidence de et Porte-parole du CTRI, a déclaré que ce changement était conforme aux pratiques démocratiques dans le monde. Cependant, cette comparaison ignore la réalité politique du Gabon et la crise actuelle. De plus, cette décision contredit les conclusions du Dialogue National Inclusif qui devraient normalement être soumises à un référendum avant leur mise en application, conformément à la volonté démocratique.

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Le CTRI justifie ce transfert de l’organisation des élections en raison de la dissolution du Centre Gabonais des Élections (CGE) depuis le coup d’État d’août 2023. Pourtant, si le régime de transition a pu réhabiliter la Cour Constitutionnelle (CC) en moins d’une semaine pour valider son pouvoir par la prestation de serment du 4 septembre 2023, pourquoi ne pas « restaurer » le CGE avec des personnes neutres pour garantir des élections libres et transparentes à la fin de la transition ?

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Initialement chargé de restaurer les institutions, le CTRI semble désormais dévier de ses objectifs. La militarisation croissante de la transition, avec les militaires aux commandes, soulève des inquiétudes quant à l’avenir démocratique du pays. Transférer l’organisation du processus électorale au Ministère de l’Intérieur dirigé par les militaires ne présage rien de bon.

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Alors que le CTRI semble s’éloigner de ses missions fixées dans la Charte de Transition, il est légitime de se demander si ces manœuvres cachent un agenda plus sombre. À la lecture des événements, les autorités au pouvoir pourrait copier le scénario politique en cours au Tchad. Seul le temps pourra révéler la véritable intention derrière ces actions, mais une chose est sûre : la démocratie au Gabon est aujourd’hui en péril.


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