Dans un contexte où les relations diplomatiques semblent se renforcer entre le Gabon et la République Centrafricaine, une affaire met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés les ressortissants gabonais à l’étranger.
Ismaël Agnagono, un jeune entrepreneur gabonais propriétaire de deux entreprises, dont l’une spécialisée dans la sécurité privée, s’est retrouvé emprisonné à Bangui, la capitale de la République Centrafricaine. Accusé par les autorités centrafricaines d’espionnage et d’atteinte à la sûreté de l’État pour le compte du pouvoir gabonais déchu, Agnagono nie catégoriquement ces allégations.
Pourtant, son calvaire ne s’arrête pas là. Non seulement il a été privé de sa liberté, mais il a également été dépouillé de tous ses biens avant d’être expulsé du territoire centrafricain. Cette situation alarmante soulève des questions sérieuses quant au respect des droits des citoyens gabonais à l’étranger et appelle à une action urgente des autorités gabonaises longtemps jugées passives même sur les cas de meurtres.
La Charte de la Transition, qui consacre la protection des Gabonais sur le plan national comme à l’étranger, devrait guider les actions des dirigeants gabonais. Il est impératif que le président de la transition, Oligui Nguéma, aborde cette affaire avec son homologue centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, qui multiplie des séjours à Libreville et a même pris part à l’ouverture des assises du Dialogue National.
C’est inconcevable qu’un père invite à sa table pour parler des problèmes de sa maison un homme qui garde captif l’un de ses fils dans un cachot. À moins que si les faits d’espionnage sont avérés, c’est Oligui Nguéma lui-même, chef des services de renseignements gabonais d’alors pour le compte du pouvoir déchu, qui l’aurait livré aux autorités centrafricaines en contrepartie de leur soutien à la levée des sanctions de la CEEAC et à la legitimisation de son putsch. Touadéra, facilitateur de la CEEAC, a fait de Libreville une destination privilégiée depuis le coup d’État du 30 août 2023.
Le diplomatie et le dialogue sont les voies privilégiées pour résoudre de telles crises et garantir que la justice prévale. Ismaël Agnagono mérite un traitement juste et équitable, conforme aux principes de justice et de respect des droits humains. Dans cette optique, il est temps pour les autorités gabonaises de prendre des mesures concrètes pour assister et protéger leurs citoyens à l’étranger.
L’affaire Agnagono est un rappel poignant de l’importance de défendre les droits des Gabonais partout dans le monde et de veiller à ce qu’ils bénéficient d’un traitement équitable et respectueux de la part des pays hôtes mêmes lorsqu’ils sont reconnus coupables des actes répréhensibles. La patrie, c’est la mère, les citoyens sont les enfants. Aucune mère n’abandonne ses enfants même dans l’adversité.
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