Dans un scénario rappelant les résultats des élections controversées du 30 août 2023, la publication des résultats du concours de police organisé en septembre 2023 a alimenté une nouvelle vague de mécontentement parmi les candidats. Les Forces de Police Nationale (FPN) ont publié les résultats à une heure inhabituelle, le vendredi 16 février 2024, à 1 heure du matin, sur diverses plateformes, suscitant immédiatement des suspicions de trucage.
Les similitudes entre les résultats électoraux contestés et ceux du concours de police sont frappantes. Si les résultats des élections d’août 2023 ont été qualifiés de « tronqués » par le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) et annulés ipso facto, des anomalies ont été également relevées dans les listes de résultats du concours. Ces résultats « truqués », de l’avis de plusieurs observateurs doivent être annulés.
Parmi les irrégularités révélés, on note des noms en doublon avec des numéros de candidature différents, évoquant une pratique de bourrage de listes visant à favoriser des proches dont les noms seront ajoutés aux listes définitives ultérieurement.
De plus, des candidats déjà recalés lors de l’étape des examens médicaux ont été reconduits sur les listes d’admis, laissant suggérer que ces repêchages auraient été réalisés en échange de faveurs ou de pots-de-vin. Cette découverte a suscité la frustration des autres candidats, qui estiment que leurs chances ont été compromises par des manœuvres injustes.
Les révélations ne s’arrêtent pas là, avec des allégations de présence de noms fictifs, des personnes qui n’ont jamais concouru et de candidats résidant à l’étranger sur les listes d’admis. Ces pratiques douteuses ne sont malheureusement pas nouvelles au Gabon, où les concours sont souvent entachés de scandales, allant du favoritisme au népotisme en passant par la corruption et les techniques d’enrichissement illicite avec les frais de concours pour peu de places disponibles.
Dans le cercle fermé des favorisés à ce concours, certains « fils à papa » ne cachent pas leur joie et l’implication de leurs proches dans cette réussite imméritée. « Je n’ai rien fait, c’est mon [père] qui a tout gér[é] », déclare à son ami sur WhatsApp un jeune homme qui n’a même pas passé le concours.
Malgré l’espoir d’un changement avec l’arrivée de nouvelles autorités, les mauvaises pratiques héritées de l’ancien régime semblent persister. Les Gabonais espéraient une rupture avec les pratiques du passé, mais les récentes révélations indiquent que les mauvaises habitudes ont la peau dure.
Cette nouvelle affaire de trucage des résultats souligne l’importance de garantir l’intégrité des processus de sélection et de mettre fin à la corruption dans les institutions publiques. Les candidats lésés et la population attendent désormais des mesures fermes pour enquêter sur ces allégations et restaurer la confiance dans le système.
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