Le Premier Ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, était devant l’Assemblée Nationale pour la déclaration de Politique Générale du Gouvernement ce jeudi 07 décembre 2023 dès 15 heures. Cette séance plénière très suivie a été marquée par un fait qui jette le discrédit sur le sérieux, l’impartialité et l’indépendance de la basse chambre du Parlement au moment où on parle de la restauration des institutions. La séquence vidéo fait le tour sur la toile.
Alors que le Premier Ministre avait fini son laïus — c’en était un, les députés ont été invités à formuler des observations sur le plan d’actions et la feuille de route du Gouvernement de la Transition. Vint ensuite le tour du Député de la transition l’Honorable Lionel Ella Engonga de porter des remarques. Pendant qu’il prenait la parole en revenant sur sa mésaventure vécue à Prison Centrale de Libreville appelée communément « Sans Famille », notamment sa strangulation par un Général par ailleurs Conseiller du Président de la Transition, il a été ouvertement moqué par l’assistance composée des membres du Gouvernement et de ses collègues pas si « Honorables » comme on l’entend.
« Abordant ce qui m’était arrivé mercredi dernier, c’était parce que je suis allé récupérer l’ordonnance d’une détenue. Malheureusement, je me suis retrouvé étranglé » a-t-il déclaré. Toute l’assistance a éclaté de rire comme pour banaliser ces faits d’une extrême gravité dans un pays qui prétend défendre les Droits de l’Homme et la Liberté des Citoyens. Et comme si ça ne suffisait pas, le Président de l’Assemblée Nationale qui présidait la séance a menacé le député qui était encore sur le pupitre : « Cher collègue, je risque de vous retirer la parole ». Comment interpréter cette scène ubuesque en pleine Assemblée Nationale, la « maison du peuple » ? Si un député est traité tel un vil personnage, qu’en sera-t-il d’un citoyen lambda ?
Rappelons qu’en début de semaine, un groupuscule de députés conduit par Ghislain Malanda s’étaient dépêchés à la Sécurité Pénitentiaire présenter leurs excuses au Général Effayong accusé de tentative de meurtre alors qu’ils n’avaient même pas recueilli la version des faits de leur collègue, estimant que ce sont des « déclarations mensongères », comme relayé par le journaliste pro-défense, Brice Ndong. Une démarche partisane qui a fait grincer les dents au sein de l’opinion et soulève des inquiétudes quant à la capacité à cette institution de conduire notre pays valablement vers la félicité.
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