En instituant un régime obligatoire d’assurance maladie et de garantie sociale en République Gabonaise, feu Président Omar Bongo Ondimba a créé la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) par ordonnance n° 002/PR/2007 du 04 janvier 2007 pour répondre à l’amélioration de l’accès aux soins de santé, de l’offre de soins et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

Avec l’arrivée d’Ali Bongo, son fils aîné, au pouvoir en 2009, la CNAMGS a commencé à s’écarter peu à peu de ses priorités. Gabegies, détournements, népotisme et surfacturations tous azimuts … la CNAMGS s’est retrouvée à plusieurs reprises avec un retard sur le remboursement des structures de santé et les dépôts pharmaceutiques partenaires. L’essentiel des entrées est destiné au paiement des salaires qui dépassent largement les plafonds fixés et l’achat des équipements parfois fictifs. Par exemple, en mai 2021 seulement, la CNAMGS a déboursé plus de 65 millions de francs CFA pour les salaires des cadres dirigeants, sans compter ceux des agents simples.

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La CNAMGS fonctionne sur un système de solidarité sociale. Les travailleurs des secteurs public et privé sont prélevés à la source chaque mois au bénéfice des Gabonais Économiquement Faibles (GEF) principalement. Mais dans la pratique ce sont plutôt les cadres administratifs de l’institution qui se sucrent allègrement. Au final, les factures des établissements partenaires restent en attente de règlement pendant plusieurs mois, les obligeant même à suspendre leurs prestations pour tous les assurés CNAMGS.

Un tableau établissant les dépassements des salaires de 15 cadres dirigeants de la CNAMGS fait état des dépassements de plafonds allant jusqu’à plus de 245%. Une situation qui avait contraint l’agent comptable à suspendre le paiement pour informer l’ordonnateur aux fins de régularisation de ces montants démesurés.

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En effet, le Directeur Général de la CNAMGS percevait 9 307 604 francs CFA contre 4 250 000 francs CFA plafonnés par le décret ; le Directeur Général Adjoint percevait 6 623 880 francs CFA contre 2 975 000 francs CFA plafonnés par le décret et le Conseiller Juridique, lui, percevait 3 618 354 francs CFA contre 2 975 000 francs CFA plafonnés par le décret, pour ne citer que ceux-là. Le total des salaires des 15 cadres fait 65 043 141 francs CFA alors que l’ensemble des salaires était plafonnés à 37 570 000 francs CFA.

L’état de salaire des cadres dirigeants du mois de mai 2021 ainsi que les bulletins de paie de la même période ont permis de relever que les niveaux de salaires perçus sont supérieurs au plafond autorisé par le décret n°0087/PR/MBCP du 30 mars 2021. Cependant, la direction générale a décidé d’en faire qu’à sa tête en puisant elle-même dans les comptes de l’institution avec des dépassements allant jusqu’à plus de 245% des montants initiaux.

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Une gabegie qui a conduit Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la transition à ordonner la privatisation de l’institution. Ce n’est un secret pour personne : l’administration publique au Gabon, c’est la cour du roi Bongo. Chacun fait comme bon lui semble du moment qu’il est soutenu dans la haute sphère.


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