Le 4 septembre 2023, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment en tant que président de la transition, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère politique au Gabon. Dans son serment, il a exprimé son engagement à préserver le régime républicain et à respecter la charte de la transition, tout en promettant de préserver les acquis de la démocratie.

Ce lundi, le nouvel homme fort du pays a prêté serment en tant que « président de transition » devant un parterre d’invités parmi lesquels les hauts cadres des institutions dissoutes. Après plusieurs décennies du règne des Bongo père et fils, le Gabon était en effervescence pour célébrer le couronnement du « libérateur » Brice Oligui. Si le serment a été lu devant les spectateurs et téléspectateurs, la charte de transition sur laquelle doit se baser celui-ci reste encore un mystère.

La charrue avant les boeufs …

Dans tout régime de transition comme au Mali, en Guinée ou au Burkina-Faso, la charte de transition est rédigée et rendue publique avant même la cérémonie de prestation de serment. C’est d’ailleurs sur cet équivalent de la Constitution ou « constitution provisoire » que le président de la transition pose sa main gauche nue et la main droite levée pour lire son serment. La charte de transition définit les modalités de transition, prévoit une durée raisonnable dans le temps et révèle les grandes institutions qui mèneront les affaires courantes jusqu’à l’organisation des élections présidentielles.

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Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, membre du Copil-Citoyen, un observatoire de la société civile gabonaise, a alerté le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) à ce propos. « Le document central de toute transition est la charte de la transition (équivalent de la Constitution pour la période de transition). Une prestation de serment est prématurée et réduirait le pouvoir du Président du CTRI à un pouvoir de façade. Il faut prendre du temps, se donner 3 à 4 semaines pour faire adopter une charte de la transition et mettre en place une assemblée constituante », a-t-il suggéré sur sa page Facebook le vendredi 1er septembre 2023.

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À ce jour, aucun média national ou international n’a pu accéder au contenu de cette charte de transition que le Général Brice Oligui Nguema a promis de respecter.

Absence de charte ou charte classée top secret ?

Ce lundi, selon les images retransmises en direct sur la télévision nationale, le Président de la transition avait la main gauche dégantée posée sur ce qui serait une charte de transition pendant la lecture de son serment. Était-ce un effet d’optique, la charte n’est pas encore rédigée ? Si tel est le cas, a-t-il juré de respecter un texte qu’il ignore le contenu ? Si en revanche la charte de transition est déjà rédigée, pourquoi n’est-elle pas accessible à tous au même titre que la Constitution ? Voilà autant de questions qui hantent les hommes et femmes de médias et les observateurs de la société civile.

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« Parce que le peuple est uni et solidaire, tourné vers un même but, plus que jamais, la transparence doit se faire compagne des actes pour la nation. Parce que le peuple est uni et solidaire, qu’il amplifie l’action du CTRI, tout comme la Constitution, la charte de la transition doit lui être accessible. Parce que le peuple a conscience qu’en son sein demeurent des « inconstants », il se fera le devoir de maîtriser chaque ligne de cette charte aussi bien que celles de l’hymne national », a réagi sur son compte Facebook Jeanne Michelle Assélé au soir de la prestation de serment à Libreville du Président de la Transition.


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