On connaissait déjà sa ligne éditoriale très partisane, mais les élections générales de d’août 2023 ont permis à certains esprits encore dubitatifs de se fixer sur les choix éditoriaux du groupe Gabon Télévisions qui regroupe trois chaînes de télévision nationale.
Au Gabon, la télévision nationale est détournée pour servir et défendre les intérêts du pouvoir. Les téléspectateurs d’ici et d’ailleurs ont eu l’occasion de le remarquer pendant ces échéances électorales. Les journalistes qui apparaissent lors des couvertures médiatiques habillés aux couleurs du Parti Démocratique Gabonais (PDG) ne ménagent aucun effort pour faire comprendre aux téléspectateurs leur penchant.
De l’ouverture de la campagne au grand jour de l’annonce des résultats nuitamment, le groupe Gabon Télévisions a clairement pris position pour Ali Bongo. Gabon 24 et Gabon Première, les deux principales chaînes du groupe ont été monopolisées par le candidat PDG qui bénéficiait d’une large vitrine occultant les autres candidats qui se sont vus obligés d’innover et de se tourner les réseaux sociaux.
Diffusion de vidéos de campagne, couverture de meetings en direct, promotion du programme de société, Ali Bongo Ondimba s’était clairement approprié tous les médias publics du pays. Cependant, malgré ce favoritisme et cette communication à outrance, il n’a donné aucune interteview et a même décliné à deux reprises ses rendez-vous sur les plateaux de « 52 Minutes pour Convaincre » et « 1 Candidat 1 Projet », deux programmes diffusés sur Gabon Première et qui donnent la parole aux candidats à la Présidentielle de défendre leurs projets devant les Gabonais.
Le samedi 26 août, jour du vote, le gouvernement gabonais a coupé internet et les SMS. Il a, par ailleurs, suspendu les médias internationaux tels que France 24, TV5Monde et RFI, pour ne citer que ceux-là. Une manœuvre entreprise dans le but d’empêcher aux internautes de dénoncer les cas d’abus et de fraude recensés dans plusieurs villes du pays tout en les privant d’avoir accès à une information libre et de qualité émanant de l’extérieur à propos du processus électoral.
Alors que les Gabonais étaient en isolement, coupés du monde, le groupe Gabon Télévisions se servait désormais de son audimat pour diffuser des informations pompeuses essentiellement axées sur la prétendue conversation entre Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa dans le but de les discréditer sur la scène politique nationale et internationale.
Trois jours après la tenue du scrutin, les résultats n’étaient toujours pas connus, même pas les tendances par région. La Haute Autorité de la Communication (HAC) avait menacé de sanctions tout média qui annonceraient les résultats de ces élections générales hors voie du Centre Gabonais des Élections.
Pendant ce temps d’attente, le gouvernement a accentué la psychose en instaurant un couvre-feu de 19 heures à 6 heures et en déployant tout son arsenal militaire sur chaque sortie du Grand Libreville. Le groupe Gabon Télévisions de son côté essayait tant bien que mal à détourner l’attention des Gabon en proposant des « informations des bars » alors que toutes attentions étaient fixées sur les résultats de la présidentielle avec moins de 850 000 électeurs seulement.
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