L’Oiseau Rare, décrit par ses détracteurs comme « l’artiste des bangados et les filles des placements » est au coeur d’une nouvelle polémique. Son titre « J’allume mon Speed », a en croire les paroles, est une promotion de la consommation des stupéfiants, une infraction réprimée par le code pénal gabonais.

Il y a quelques semaines sortait dans les bacs « J’allume mon Speed », le nouveau titre de l’étoile montante de la musique gabonaise: L’Oiseau Rare. Très vite, le morceau a commencé à susciter diverses réactions au sein de l’opinion. Alors que les « Rarissimes », (nom donné à ses fans), s’en délectent sans modération, certains observateurs appellent à la vigilance car la chanson est promotion de la consommation du « speed », c’est-à-dire, la drogue.

Lire aussi:  Prise pour une braqueuse pour la couleur de ses cheveux, elle passe 15 mois en prison

Dans la foulée, le 23 juillet dernier, « Le fils de maman Happy » s’est défendu en tentant de faire taire les voix dissidentes en prétextant que l’image d’illustration présentant des bottes de chanvre indien « n’est pas de l’incitation mais juste pour rester dans le contexte du son ». Des excuses tirées par les cheveux, car le message principal de la chanson est que l’artiste considère le chanvre indien comme un antidépresseur, un revigorant qu’il prend pour booster ses performances lorsque tout va mal.

Le texte de la chanson, l’image d’illustration et le clip vidéo semblent tous conforter la thèse selon laquelle « J’allume mon Speed » est une apologie à la consommation des stupéfiants, une promotion* flagrante de la chanvre

Lire aussi:  [Fait divers] Bitam : Un boutiquier malien arrêté pour la vente de kobolos

*La législation gabonaise définit le terme « promotion » comme « toute forme de communication, de recommandation, d’action ou contribution commerciale ayant pour but, effet ou effet vraisemblable d’encourager directement ou indirectement l’usage du tabac ou d’un produit du tabac, qui vise à encourager les consommateurs à choisir une marque de cigarettes plutôt qu’une autre marque ».

Le Code Pénal gabonais (2020) réprime cette infraction en son Article 208, alinéa 11 : « Sont punis d’un emprisonnement de sept ans au plus et d’une amende de 5 000 000 de francs au plus,
ceux qui, par un moyen quelconque, ont incité à l’une
des infractions prévues et réprimées par le présent
article, alors même que cette incitation n’aurait pas été
suivie d’effet. »

Un artiste est avant tout un communicant. Qu’il soit humoriste, peintre ou musicien, au-delà du divertissement et/ou de l’information, il doit surtout avoir une influence positive sur sa communauté de fans. Cette chanson d’un artiste en vogue, reprise sur les chaînes de télévision et de radiodiffusion nationales et même en live en showcase ou en concert, loin d’adoucir les mœurs contribue plutôt à les pervertir.

Lire aussi:  Patrichi Tanasa prend 12 ans de prison et 76 millions d'amendes

Cette fois-ci ce n’est ni Creol, encore moins Don’zer.


En savoir plus sur Funny Gabon

Subscribe to get the latest posts sent to your email.