Le procès d’Ike Ngouoni Aila Oyouomi, ancien porte-parole de la Présidence de la République, a permis de libérer la parole quant aux dépenses faramineuses de l’État pour les choses de peu de valeur au profit des prestataires étrangers moyennant des commissions.

Quelles sont réellement les priorités de l’État gabonais en matière de développement communautaire ? Ce n’est certainement pas la santé, encore moins l’éducation. Loin s’en faut ! C’est plutôt l’organisation des fêtes et de parades ostentatoires avec un budget de 1,8 milliard de francs CFA alloué pour les feux d’artifices. 1 800 000 000 FCFA pour un plaisir visuel d’environ 15 minutes pour quel résultat sur la qualité de vie des Gabonais ?

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Pendant son audition lors de la session criminelle spéciale cette semaine, Ike Ngouoni, l’ancienne voix du Palais de Bord de Mer était également accusé d’avoir perçu de rétrocommissions qui s’élèvent à 270 millions de la part d’un sujet libanais d’origine, déjà naturalisé gabonais. La rétrocommission concernait la désignation de l’entreprise du Libanais comme prestataire retenu par les services compétents de la présidence de la République. L’entreprise avait alors facturé les feux d’artifices du 17 août à l’exorbitante somme d’un milliard huit cents millions de francs CFA (1 800 000 000 FCFA).

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Lors de l’instruction, le prestataire a déclaré avoir remis à deux reprises de l’argent à lke Ngouoni ; il s’agissait exactement de 140 et 130 millions, soit 270 millions en tout. Au parquet ce lundi, Ike Ngouoni s’est inscrit en faux contre ces allégations. Il a tout nié en bloc. Il a toutefois reconnu que le responsable de cette entreprise avait simplement dédouané le tableau que Brice Laccruche Alihanga et Noureddine Valentin Bongo avaient décidé d’offrir à Ali Bongo Ondimba comme cadeau d’anniversaire. Le dédouanement avait coûté 30 000 euros, soit plus de 19 600 000 francs CFA.

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Incroyable ! Autant d’argent public dépensé pour des utilités qui ne durent qu’un court instant alors que le pays manque criardement de structures sanitaires équipées, des salles de classe modernes et d’infrastructures routières pour rallier l’intérieur du pays. Pire encore, les étudiants et retraités sont constamment en grève pour réclamer les bourses et les pensions.