L’Oiseau Rare, le jeune artiste urbain gabonais très en vogue est-il entrain de commettre la même erreur que son aîné Le Wise, le talentueux slameur d’antan reconverti en chantre de l’émergence et aujourd’hui au pénombre de sa carrière ? Tout porte à le croire.

L’Oiseau Rare, un jeune artiste chanteur issu de la classe prolétarienne avec des textes très engageants a su gravir les échelons dans l’estime des Gabonais au fil des ans. Il dénonce la gabegie financière des pouvoirs publics et appelle la jeunesse à plus de responsabilité. Jusqu’à très récemment, il semblait s’inscrire dans le même registre que Movaizhaleine, Tris, Keurtys E., entres autres.

Lire aussi:  La manifestation des jeunes refusant les 1000F du PDG aurait fait un mort à Franceville

« Ce sont les Gabonais qui m’ont fait monter. Je ne peux pas prester [pour les oppresseurs, ndlr] si les bomas souffrent », avait-il déclaré en rapport avec le grand concert populaire du 12 mars 2022 au Jardin Botanique pour le 54e anniversaire du Parti Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir.

C’est donc stupéfaits que les Gabonais en général, et sa fanbase, en particulier, l’ont découvert sur la liste des artistes invités au concert populaire de ce 23 juillet au stade de Nzeng-Ayong. Un évènement organisé par le Ministère de la Culture sous le haut patronage d’Ali Bongo Ondimba.

Lire aussi:  Controverse autour de l'installation du bureau du Conseil National de la Jeunesse

Depuis là publication de cette information, l’artiste est accusé de « trahison » – qui est d’ailleurs l’un de ses singles – pour avoir transgresser ses principes pour de l’argent. « Te souviens-tu de ton grand Le Wise, meilleur slameur de sa génération ? Il a collé son image à la politique, aujourd’hui il est perdu […] Il a préféré le gain à la popularité. Il a lu l’heure », lui rappelle El Hadj L’Arabe, un utilisateur Facebook.

Lire aussi:  25+ millions en 4 ans pour bénéficier du programme «un taxi, un emploi, un avenir»

En effet, un artiste n’accepte pas toutes les prestations par principe surtout lorsque sa musique est en inadéquation avec le mode de fonctionnement des organisateurs. « Sean Bridon n’a jamais collé son image à la politique. Voilà pourquoi le peuple le valide », renchérit le socionaute.

« Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets ». C’est une loi du déterminisme bien connue. Le passé doit nous servir de repère pour l’avenir. Osons espérer qu’il n’interprètera pas le titre « En bandit ».