Okondja, une commune située dans le département de la Sébé-Brikolo, au nord de la province du Haut-Ogooué est depuis quelques années le théâtre des machinations politiques en tout genre. Entre manipulation et instrumentalisation à des fins inavouées, la jeunesse de la contrée est la principale victime des ambitions machiavéliques de ses leaders politiques. Le comble, ils semblent ne pas encore pris conscience.
Appelé affectueusement Lobikam-City ou le Katanga en période chaude des élections, Okondja est une bourgade qui regorge de ressources naturelles et d’un potentiel humain non négligeable. Pourtant, le développement de la localité se fait toujours attendre malgré la succession des leaders politiques depuis plus de trois (3) décennies.
À Okondja, les ministres se succèdent et se ressemblent. À l’exception de Paul Toungui qui a marqué la vie communautaire d’une empreinte indélébile visible par ses réalisations d’alors, toute la nouvelle génération pense d’abord à ses intérêts, sa famille et son village. Certains ministres en quête de popularité n’hésitent pas à monnayer la présence des jeunes socialement défavorisés lors des marches de soutien ou de meetings politiques pour impressionner le Président de la République.
Ce dimanche 20 mars 2022, en l’occurrence, les jeunes oisifs de la commune ont marché pour remercier « Ya Ali » pour la nomination de Max Oboumadjogo et Elvis Ossindji respectivement Ministre Délégué à la Culture et Ministre des Mines. La vérité est que ces deux Lobikamois portés aux affaires sont très peu ou pas du tout connus dans leurs populations. Il y a à peine quelques mois qu’ils ont initié des tournés de présentation auprès des populations comme s’ils savaient qu’ils seraient nommés. Il fallait donc rassurer le chef l’Exécutif du choix porté sur leurs personnes en mobilisant les populations peu importe le prix.
Payés 2 000 FCFA en moyenne pour participer à la « marche de remerciement », les jeunes d’Okondja bradent, sans le savoir, leur avenir et ajourne pour ainsi le développement de la contrée. Les nouveaux entrants au gouvernement Ossouka II n’ont, en réalité, besoin que d’images de forte mobilisation, des masses moutonnières pour asseoir leur légitimité auprès du Chef de l’État. Une légitimité qui, malheureusement, n’est pas toujours suivie d’actions en faveur des populations.
Les routes de la commune d’Okondja sont en piteux état et les populations n’ont plus d’hôpital digne de ce nom. Les femmes accouchement dans un abri de fortune fait de contreplaqués disparates tel un camp de réfugiés à la merci des moustiques et de l’insalubrité. La station service est hors service depuis plusieurs années et le principal établissement public de la commune manque d’enseignants. Les parents soucieux de l’avenir de leurs enfants se cotisent pour payer eux-mêmes les salaires des vacataires.
Les jeunes diplômés issus des familles modestes « sans nom » sont condamnés à un chômage endémique. Les rares sociétés implantées dans la localité surexploitent les populations constituées en grande partie des manœuvres pour des salaires de misère qui sont payés de manière irrégulière. L’impact social et environnemental de ces entreprises sont très souvent minimisés mettant ainsi en danger la vie des populations riveraines.
Okondja a beau appartenir à la province présidentielle du Haut-Ogooué avec des Ministres actifs ces trente (30) dernières années, mais on s’y croirait encore dans un village coupé de la civilisation contemporaine. À quand une prise de conscience collective ?
« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre », disait Winston Churchill.
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