Nous ne sommes qu’au 6 mars 2022. Pourtant, les adhérents du Parti Démocratique Gabonais (PDG) célèbrent déjà en fanfare la 54e bougie de leur formation politique. Fêté habituellement le 12 mars, les PDGistes se hâtent cette année à renouveler leur pacte d’allégeance au parti des masses. Mais que célèbrent-ils réellement ?

Créé le 12 mars 1968, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) est aux commandes du pays depuis 54 ans sans discontinuer. Cependant, le bilan de ce demi-siècle de gestion de la cité est mitigé, et c’est un euphémisme. Les observateurs plus lucides parlent d’un fiasco au regard de ce que cela aurait dû être.

Au fil des ans, la formation politique a déroulé son « rouleau compresseur » et a étendu ses tentacules dans toutes les sphères de la société : l’éducation, la religion, l’administration et le sport, entres autres. Le but visé par cette stratégie de la pieuvre est de consolider les assises du parti dans chaque domaine pour mieux l’influencer de l’intérieur.

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Cependant, contrairement à un vrai rouleau compresseur qui compacte le sol pour éliminer les inégalités de terrains, le PDG a plutôt participé a en créer. Tandis que les adhérents et sympathisants du parti bongoïste sont favorisés et bénéficient des avantages immérités, les citoyens d’autres bords politiques ou simplement apolitiques sont défavorisés voire neutraliser pour ne pas briller en société.

Alors que la fonction publique à gelé les embauches officiellement, certains privilégiés continuent d’être recruter officieusement. C’est d’ailleurs dans cette perspective que beaucoup de jeunes s’accordent à dire que « la carte d’adhésion au part est plus important que tous les diplômes ».

Par ailleurs, les nominations au sein du gouvernement, des administrations publiques ou privées et des agences étatiques sont devenues des remerciements politiques indépendamment des compétences des bénéficiaires. Tenus par le pacte d’allégeance au parti, ces derniers ne sont pas vraiment libres de leurs actions.

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Directeur Généraux, Ministres, Députés et Sénateurs issus de cette formation politique sont « téléguidés » par leur hiérarchie politique autoritaire. Un seul acte isolé même si cela concoure au bien-être des populations, l’auteur est traduit devant le comité de discipline pour le suspendre ou le défaire.

Aujourd’hui en 2022, le climat social est tendu. Les pères et mères de famille sont obligés de chanter des louanges au Parti Démocratique Gabonais et au Grand Camarade pour préserver leurs intérêts et converser leurs avantages. Les forces de défense et de sécurité sont les électeurs acquis d’avance pour le parti. Cela explique les recrutements massifs même s’ils doivent glander dans leurs lieux de travail.

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Il y a tellement à dire sur les factures sociales causées par ces briseurs de rêves et vendeurs d’illusions. Quand un pays célèbre l’élimination de l’équipe nationale en 8e de finale, la pose d’une passerelle préfabriquée ou 54 ans d’oligarchie, il a y a lieu de se demander si la médiocratie, le culte de la médiocrité, n’est pas instituée à notre insu.