En l’absence d’une réelle valorisation de leur culture dont ils en sont les principaux acteurs dans le pays, surtout privés de scène depuis bientôt 2 ans pour des prétextes sanitaires, nombreux sont les artistes gabonais qui se tournent désormais vers la Côte d’Ivoire, le pays de Willy Dumbo pour faire poursuivre leur carrière et vivre de leur art.

Dépourvu de centres culturels et doté d’un Ministère de la Culture qui n’existe que de nom, les artistes gabonais broient du noir et n’arrivent pas joindre les deux bouts. Une situation qui handicape toute leur bonne volonté à être productifs et compétitifs. Tout ce qui est présenté sur les réseaux sociaux n’est que paraître.

Au pays de Pierre Claver Akendengué (PCA) et d’Arnold Djoud, les droits d’auteurs sont encore une fiction, un mythe, une illusion voire une fantasmagorie. Même pour recevoir son cachet après une prestation à un évènement organisé par le gouvernement à l’occasion de la fête de la culture, les artistes sont contraints d’agir en parfait gangsters.

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On se souvient encore de la prise en otages en février 2021 du Ministre de la Culture, Michel Menga M’Essone et de ses collaborateurs dans leurs bureaux par les artistes ayant participé au Festival Gabon 9 Provinces. Ils réclamaient leurs émoluments.

Avec la crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus, la situation de l’artiste gabonais s’est dégradée davantage. Avec l’interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes d’abord, ramenée ensuite à 30 personnes, même les concerts et ventes privés ont été interdits dans tout le pays. Seuls quelques promoteurs événementiels aux carnets d’adresses bien fournis ont pu organisé 3 à 4 événements grand public depuis 2 ans.

Chanteurs, humoristes, acteurs de cinéma, peintres et sculpteurs, etc. beaucoup ont commencé à réfléchir à d’autres horizons où les conditions sociales sont plus flexibles nonobstant la pandémie de Covid 19. Pour plusieurs chanteurs et humoristes, la Côte d’Ivoire est la destination parfaite, c’est un Eldorado artistique.

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Désignée comme la capitale du showbiz africain avec son mythique Palais de la Culture situé dans la commune de Treichville, dans la ville d’Abidjan, la Côte d’Ivoire constitue un véritable tremplin pour les acteurs culturels venant de toute l’Afrique en général et du Gabon, en particulier. Sa population est hospitalière et festive. De quoi inciter beaucoup d’entre eux à visiter le pays d’Akissi Delta et d’Asalfo.

Avec la programmation annuelle du Marché des Arts et du Spectacle d’Abidjan (MASA), programme de développement culturel des arts du spectacle africain, même les peintres, décorateurs et sculpteurs ont commencé à songer à entreprendre le voyage en terre ivoirienne. Rappelons que le MASA soutient la création et la production de spectacle de qualité, la facilitation de la circulation des créateurs et leur production en Afrique et dans le monde, entre autres. Des avantages que n’offre pas certains pays africains comme le Gabon.

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Le cinéma ivoirien est tout aussi riche et varié avec des acteurs mythique comme Michel Bohiri, caricaturé comme un homme à femmes à cause de ses nombreux rôles en tant que tombeur. Avec plus de 20 chaines de télévision et de radiodiffusion dont plus de 5 chaînes people consacrées totalement à la culture, au divertissement et au showbiz, la Côte d’Ivoire ne manque pas de susciter respect et admiration.

Longué Longué, artiste camerounais très engagé a chanté « il ne faut jamais avoir honte d’imiter le bon exemple ». Le Gabon est riche en potentiel en terme de culture. Il ne demande juste qu’à être mieux exploité et valorisé. C’est tout !