À l’entame d’une nouvelle année scolaire émaillée par l’appel à une grève de deux (2) semaines par la Convention Nationale des Syndicats du Secteur Education (Conasysed), les parents, quant à eux, dénoncent une gestion opaque des contributions engrangées chaque année par l’Association des Parents d’Élèves (APE) dans les différents établissements du pays. Où va cet argent et pourquoi les parents d’élèves ne sont-ils pas impliqués dans l’usage qui en est fait ?
Se sentant victimes d’une escroquerie soutenue par les différents chefs d’établissements et le ministre de tutelle qui se mue dans un silence d’approbation, les parents d’élèves crient leur ras-le-bol sur la toile.
« La plus grosse escroquerie légale du monde de l’éducation nationale reste cette histoire d’APE. C’est la seule association qui présente un caractère d’adhésion obligatoire. Tu veux, tu ne veux pas, tu paies ta cotisation annuelle sans compte rendu sur la dépense », déclare Brice Inengue de Matsouanga, un parent d’élèves révolté par le fonctionnement des APE sur le territoire national.
Il renchérit, « Si vous prenez une moyenne de 6 000 élèves au Lycée National Léon Mba, par exemple, l’Association des Parents d’Élèves amasse donc chaque année 30 000 000 de F CFA. Je prends le simple cas de 6 000 quand on sait que ces grands lycées peuvent avaler 10 000 inscriptions l’année, soit 50 000 000 F CFA pour l’APE. »

Engo Ebarre Urbain Benoit est, quant à lui, étonné du manque de transparence dans la gestion des contributions des parents d’élèves. Il s’interroge : « Qui a vu un rapport d’activités d’une Association des Parents d’Élèves affiché dans un établissement scolaire ? » avant d’affirmer : « Si vous percevez illégalement et par violence notre argent vous avez au moins l’obligation de nous rendre compte. Ce que vous ne faites jamais. »
Par son mode d’adhésion obligatoire et le manque de transparence de la trésorerie, il est difficile de prouver que les Associations des Parents d’Élèves ne soient pas des escroqueries montées pour amasser chaque année des fortes sommes d’argent pour d’autres fins qu’académiques.
Alors que les élèves apprennent dans des conditions les plus exécrables, cet argent, s’il est bien géré, peut servir à construire des nouvelles salles de classe, se fournir en tables-bancs et payer les vacataires pour combler le déficit des enseignants dans les établissements publics du pays. Si ces précédents sont du ressort du gouvernement par son Ministère de l’Éducation Nationale, le budget de l’APE est largement conséquent pour refectionner ou installer les latrines modernes, construire une bibliothèque et l’équiper et pour financer les activités des clubs de lecture, d’anglais et de sport.
Il est important que les autorités du ministère concerné prennent à bras le corps cet épineux problème pour le résoudre au mieux avant que les tensions ne montent et que les choses ne dégénèrent. Au moins vous ne direz pas que vous n’étiez pas informés.
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