Autoproclamé premier savant autodidacte de la République Démocratique du Congo, Eddy Malou est une légende vivante connu partout en Afrique et sur le continent américain, notamment au Québec et dans toute la francophonie. À Kinshasa, il jouit d’une notoriété sans commune mesure pour son apport dans le développement du sport, de la culture et de la linguistique afro-française.

Le phénomène Eddy Malou débute en 2013, lorsque sa première entrevue, qui est tirée d’un vox pop à Kinshasa, paraît sur YouTube. L’intervieweur tente de sonder les gens à propos du rollerblade – le sport –, mais, avec Eddy, il n’obtient jamais de réponse claire. Ce dernier esquive violemment toutes les questions en se lançant dans des tirades alambiquées. Peu importe, le monde venait là de découvrir un personnage singulier au verbe acéré et une légende du web était née.

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À partir de cette célèbre entrevue, les premières phrases cultes du savant congolais deviennent autant de mèmes, de gifs ou de remix. On pense à « Mais oui, c’est clair » ou « Oui, ça fait allusion », sans compter des néologismes comme « congolexicomatisation ». Huit ans plus tard, Eddy Malou multiplie à Kinshasa les conférences et les entrevues à propos de l’une ou l’autre de ses théories scientifiques, pas toujours claires, il faut le dire. Selon le Einstein africain, « le sport et principalement le football ne rapporte absolument rien. C’est une perte de temps pour les spectateurs. Les footballeurs sont les gens n’ont rien à faire qui courent derrière le ballon et qu’il faut réorienter » dans l’agriculture ou l’artisanat, par exemple.

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Il envisage très prochainement animer une conférence TED sur le thème : « La congolexicomatisation des lois du marché ». Les conférences TED (ou TED Talks, en anglais) sont une série de conférences organisées au niveau international par la fondation à but non lucratif nord-américaine The Sapling Foundation. Elle a pour but, selon son slogan, de « diffuser des idées qui en valent la peine ».

Le processus irréversible vers l’approbation dans la linguistique française du néologisme « congolexicomatisation » est désormais amorcé. Le mot est formé à partir du nom « Congo », désignant donc la RDC (à ne pas confondre avec la République du Congo), suivi du verbe non encore attesté « lexicomatiser », accompagné du suffixe « -ation ». Ce mot-valise désigne l’ « adaptation aux spécificités lexicales des langues du Congo » selon le Wikitionnaire repris par le dictionnaire de la langue française de TV5 Monde.

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Eddy lui-même se décrit comme un « saveur », un roseau pensant doté d’une matière grise incommensurable contrairement à la description popularisée qui le présente comme un humoriste.