Selon le dernier rapport publié par la Banque Mondiale (BM), le Gabon afficherait désormais un PIB par habitant de 7 000 dollars américains début 2021. Il dépasserait ainsi celui du Botswana qui s’établit à 6 711 dollars américains. Des données économiques qui contrastent fortement avec le vécu de plus de 80% des Gabonais qui croupissent encore sous le seuil de pauvreté.

La vraie richesse du Gabon : sa population

Avec un PIB de 7 000 dollars américains, soit environ 3 923 500 francs CFA, le Gabon devient ainsi le pays le plus riche du continent, hors très petits pays ne pouvant être pris en compte pour l’établissement de comparaisons pertinentes en matière de richesse et de développement économique et social, en raison d’une très faible population avec une croissance démographique annuel de 1,96 % et d’une superficie particulièrement miniaturisée, avec un territoire parfois à peine visible sur une carte géographique de l’Afrique.

Il s’agit notamment de l’Île Maurice, des Seychelles et de la Guinée équatoriale, qui affichent une richesse par habitant supérieure, mais dont la population est comprise entre seulement 0,1 et 1,4 million d’habitants, et dont le territoire est très limité (la Guinée équatoriale et Maurice, les deux moins petits de ces trois pays partiellement francophones, étant respectivement 9,5 fois et 131 fois moins étendus que le Gabon). En d’autres, la faible démographie du Gabon a joué favorablement sur le classement le propulsant au premier rang devant l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte et le Rwanda.

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Le PIB est un indice de mesure la valeur de tous les biens et services produits dans un pays sur une année. Il s’agit de la valeur des biens et services produits par des agents économiques résidant dans un pays, calculée selon le prix du marché. Il convient d’adjoindre les taxes récupérées par l’État. Une augmentation du PIB signifie qu’un pays connaît une croissance économique. A l’inverse, une diminution du PIB est un décroissance.

Pays riche avec une population paradoxalement très pauvre

La composition de cet indice est dans certains cas sujette à caution ou à suspicion, en particulier lorsque les gouvernements y voient un outil politique et qu’ils ont la capacité d’influencer la production de cet indicateur comme on pourrait le penser pour le cas du Gabon. La notion de PIB fait l’objet de nombreuses contestations.

En effet, le PIB comme indicateur de production de richesse ne considère qu’une partie de la valeur créée par l’activité économique et de plus qu’une valeur déterminée de façon comptable. L’exploitation de ses richesses naturelles a surtout été le fait des anciens colonisateurs, les Français, qui y ont installé de grandes entreprises qui exploitent et exportent le pétrole, comme Total, et qui contrôlent aujourd’hui encore l’activité économique du pays. La forêt est immense, et cette richesse aiguise l’appétit des compagnies internationales dont les pratiques sont souvent douteuses, exportant toujours plus de bois tropicaux précieux de manière illégale.

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Par ailleurs, le PIB par habitant estimé à environ 3 923 500 francs CFA ne tient pas compte de la répartition des ressources du pays. Au Gabon, la redistribution de la richesse est particulièrement inégale, ce qui contribue fortement à l’augmentation de la pauvreté dans les zones rurales, mais aussi et de plus en plus dans les bidonvilles qui s’étalent à Libreville, et à Port-Gentil, capitale économique du pays et principale zone d’exportation du pétrole. En revanche, la richesse personnelle de la famille Bongo et apparentés également impliqués dans l’affaire des biens mal acquis s’élèvent à environ 20% de la fortune nationale. Un grand fossé entre la grande bourgeoisie et la classe prolétarienne.

L’objectif c’est d’être riche, pas d’en avoir l’air

Le Gabon est l’un des mauvais élèves d’Afrique en matière de dette publique avec un endettement historique chiffré à plus de 7000 milliards FCFA. Au terme du premier trimestre 2021, le gouvernement n’a remboursement que 0,88 % du montant.

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Selon la compilation des derniers chiffres des emprunts contractés ces derniers mois par le gouvernement, l’ensemble des engagements financiers contractés par l’État auprès des institutions financières telles que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) a franchi la barre historique des 7000 milliards de francs CFA, soit plus de 70% du PIB. Au premier trimestre 2021, selon les données fournies par la Direction Générale de l’Économie et de la Politique Fiscale (DGPEF), le gouvernement gabonais n’a réglé que 61,7 milliards de FCFA de la dette publique représentant moins de 1 %.

Si la pauvreté est avant tout un état d’esprit, la richesse, en revanche, est une donnée vérifiable et quantifiable qui transparaît dans le niveau d’industrialisation du pays et les conditions de vie et de travail des populations.


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