Vincent de Paul Massassa, le Ministre gabonais du Pétrole, du Gaz et des Mines est au cœur d’un scandale financier depuis quelques jours. Il aurait tenté de faire parvenir au cabinet de la Cheffe du gouvernement, Rose Christiane Ossouka Raponda, des sacs remplis de billets de banque. Numéro de séduction ou tentative de corruption ?
« Les faits remonteraient au mois de juillet 2021 », selon nos confrères d’Afrikintelligentsia. S’agit-il d’une tentative de corruption pour être maintenu au gouvernement ? Les motivations du ministre demeurent encore floues, mais ses proches justifient son initiative par le fait qu’il souhaitait « aider [Rose Ossouka, NDLR] à s’imposer politiquement dans la province de l’Estuaire », rapporte Jeune Afrique. Un numéro de séduruption qui confirme ipso facto la véracité de ce qui n’était encore qu’une rumeur en début de semaine.
Nos confrères soutiennent, en effet, que l’affaire a été dévoilée par la Première Ministre elle-même lors du Conseil des Ministres du 11 août dernier. Elle dénonçait ainsi la persistance de « mauvaises pratiques » au sein de son gouvernement, causes, selon elle, du retard enregistré dans la mise en œuvre de certains chapitres du Plan d’Accélération de la Transformation (PAT) de l’économie gabonaise, rapporte Gabonreview.
Au Gabon, les affaires de cette nature sont légion. Après la saga des maires truands à la tête de l’Hôtel de Ville de Libreville, le pays sombre davantage dans une histoire rocambolesque de centaines de millions de francs en liquide proposés pour bénéficier de certaines faveurs. Quelle est la provenance d’autant d’argent liquide ? S’il en offre autant à un quelqu’un, combien puise-t-il lui-même dans le plus grand secret ? Doit-on financer les activités politiques personnelles avec la manne financière de l’État ?
La pléthore de scandales d’ordre financier, éthique et social au sein des différents gouvernements remet en cause le choix porté sur certains individus aux attitudes peu recommandables pour conduire le pays vers l’émergence qui reste encore énigmatique. Avec un seuil de pauvreté factuelle de plus en plus inquiétant et un taux de chômage de plus en plus croissant — dont les principales victimes sont les jeunes — renforcé par le gel des recrutements à la fonction publique, le gabonais lamba peine à comprendre qu’autant d’argent liquide soit en circulation pour un usage personnel non impérieux.
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