Michel Menga M’Essone (3M), Mathias Otounga Ossibadjouo (M2O) et Franck Nguema (FN) respectivement Ministre de la Culture et des Arts, Ministre de la Décentralisation et Ministre de la Jeunesse et des Sports occupent tous des portefeuilles ministériels considérés comme des coquilles vides au sein du gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda (RCOR).

Appelés parfois « ministres transparents », Michel, Mathias et Franck sont caricaturés comme « Les Glandeurs de la République ». Une appellation qui trouve sa genèse dans l’appréciation de leurs activités par la société. Sont-ils réellement oisifs ou ce sont leurs missions qui sont plutôt méconnues du grand public ? Décryptons la situation au cas par cas du point de vue social.

Michel Menga M’Essone

Michel fait l’objet de critiques acerbes de la part des acteurs culturels, particulièrement depuis le début de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. En effet, le Ministère de la Culture et des Arts s’est révélé incapable de proposer une aide alternative aux artistes gabonais depuis la survenance de la pandémie, ceci pour une raison simple: il ne dispose pas d’assez de moyens financiers. Et visiblement, ce n’est pas près de changer.

On se souvient encore du triste spectacle après la quatrième édition du festival culturel Gabon 9 Provinces. Les artistes participants avaient assiégé le ministère de la culture pour réclamer le paiement de leurs cachets et s’en suivi le célèbre « Personne ne sort » d’Arnold Djoud.

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Le 13 août 2021, invité sur le plateau de l’émission gouvernementale Face à vous, le Ministre de la Culture et des Arts, Michel Menga M’Essone a avoué son incapacité de payer les droits d’auteur « en l’état actuel des choses ». Comment comprendre que l’on crée un ministère, nommer quelqu’un à la tête de celui-ci et lui payer un salaire alors qu’il ne dispose pas des moyens financiers et matériels pour travailler efficacement ?

Mathias Otounga Ossibadjouo

La décentralisation consiste en un transfert de pouvoirs de l’État vers les collectivités locales. Celle-ci disposent d’une autonomie plus ou moins grande, selon le degré de décentralisation et d’un budget qui lui est propre … en théorie.

L’un des objectifs de la stratégie de décentralisation est de faire des collectivités locales des entités fortes auxquelles l’Etat transfère des compétences et qui sont aptes à promouvoir un développement local harmonisé, planifié et inclusif. En se basant sur cette stratégie, le gouvernement a fait voter une nouvelle loi qui transfère des compétences aux collectivités locales dans les secteurs de la planification, de la santé, de l’éducation, de l’aménagement du territoire, de la culture et des loisirs.

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Pour qu’il soit efficace, le transfert de compétences doit être accompagné de ressources financières et humaines conséquentes afin de donner aux collectivités locales les moyens d’être acteurs à part entière du processus de développement. Or, de grandes difficultés persistent pour la mise à disposition de ces ressources. Le Gabon a une décentralisation de façade avec un processus de décentralisation stagnant, un transfert des compétences bloqué, une allocation des ressources en déphasage des réalités et un personnel local plus militant que compétent.

Il y a trois (3) ans environ à Okondja, le chef de quartier Sébé a été démis de ses fonctions parce qu’il refusait de participer au projet municipal de transformer les terres agricoles de la région d’« Ekouma » en cimetière communal. Lorsque le maire, Thierry Madouma a été interrogé sur la question, il a indiqué agir sous les ordres de la hiérarchie. Ceci constitue visiblement une entrave à l’autonomie des collectivités locales. Aujourd’hui, on parle encore de l’installation des cellules provinciales pour favoriser la décentralisation. À quand la décentralisation proprement dite?

Franck Nguema

Franck est à la tête du Ministère de la Jeunesse et des Sports, un ministre dont l’existence est plus que jamais controversée tant les rendements sont en dessous du niveau escompté et disproportionnellement aux montants alloués pour son fonctionnement.

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Pire, il se tape le luxe de voyager avec les délégations qui accompagnent les différentes sélections nationales aux frais du contribuable pendant que son travail attend sur la table. Sollicité en août dernier par le président de la Fédération Gabonaise de Basketball (Fegabab) en vue d’un soutien visant à accompagner l’équipe nationale féminine à l’Afrobasket Women 2021 prévu au Cameroun, le ministre des Sports, Franck Nguema, a envoyé paître son interlocuteur.

Considérant notamment les « résultats catastrophiques et humiliants » obtenus au Caire par les sélections U16, le membre du gouvernement a notifié au président de la Fegabab, la « non–participation » du Gabon à cette compétition pour limiter les charges. Les charges financières qu’il alourdit lui-même en se muant en touriste sportif et fuant le travail pour lequel il a été nommé.

Pourtant le gouvernement ne cesse d’allouer des importantes sommes d’argent dans le football alors que les résultats sont exécrables même s’il feint de le savoir. Franck est-il Ministre des Sports ou Ministre du Football ? Avec les championnats nationaux à l’arrêt, que fait-il pour accompagner les sportifs locaux ?


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