Pendant que la communauté musulmane du Gabon, en particulier et du monde, en général s’apprête à célébrer l’Aïd El Kebir, la fête du Sacrifice — communément appelée Tabaski — le 20 juillet 2021, le Ministère de l’Éducation Nationale annonce le maintien des épreuves du baccalauréat prévues à cette date alors qu’habituellement c’est un jour férié. Ce qui constitue une entrave au principe de la laïcité vue au Gabon.

La laïcité garantit la liberté de conscience. De celle-ci découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les limites du respect de l’ordre public. La laïcité implique la neutralité de l’Etat et impose l’égalité de tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction. Si au Gabon, les fêtes de Noël, Pentecôte, Pâques, Toussaint et Ascension sont décrétées jours fériés, cela devrait raisonnablement l’être également pour la fête Sacrifice musulman au nom de l’égalité des religions et de la neutralité de l’État.

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La laïcité est le « principe de séparation entre l’État et les institutions religieuses, l’État n’exerçant aucun pouvoir religieux et les Églises aucun pouvoir politique », nous renseigne le Wikitionnaire. Au Gabon, ce principe est faussé depuis les fondements dans la mesure où le Président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG) en la personne de l’Imam Ismael Oceni Ossa est une personnalité politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir et participe même aux échanges d’ordre politique de grande envergure (cf. photo d’illustration).

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Les élèves et les enseignants musulmans seront donc engagés ce mardi 20 juillet dans les épreuves du baccalauréat session 2021 alors qu’ils devraient être au près de leurs familles pour célébrer la « Grande Fête » en toute communion comme à Noël et à Pâques. Tout comme la démocratie, la laïcité est un mythe, fantasme des républiques africaines.

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