Jean-jacques Destin Oke-Metoule, Gabonnais de 27 ans, s’est noyé, jeudi dernier, dans la rivière Nzeme à Ntoum. Selon les nombreux témoignages de la famille et des personnes ayant vécu la scène, cinq policiers du commissariat de Ntoum auraient fait preuve de négligence, pendant que le jeune homme se noyait devant son cadet, Christ Medang-Metoule, qui menotté, aurait vainement supplié les agents de le laisser se porter au secours de son aîné qui ne savait pas nager — Non-assistance à personne en danger !

Les faits appuyés par des témoignages à charge

D’après une dame eyant assisté au drame, Jean Jacques Destin Oke-Metoule avec d’autres jeunes du quartier se sont retrouvés comme d’habitude au bord de la Nzeme pour se décompresser. Un coin dans le collimateur de la police parce que lieu idéal pour fumer. Jeudi dernier en milieu de journée, les jeunes sont surpris par 5 agents de police du commissariat de Ntoum. Pris de panique, ils prennent leurs jambes à leurs cous.

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Mais Jean Jacques Destin se jette à l’eau. Ne sachant pas nager, il se débat sous le regard de son frère cadet Christ Medang, déjà interpellé puis menottée par las agents. Et le puîné de demander avec insistance aux policiers de le libérer, afin de sauver son grand frère. — « Pas question ! », confirme la source. Les flics préférant regarder à distance comment le jeune homme se débattait jusqu’à ce qu’il sombre au fond de la rivière, a ajouté notre informateur. Quelle cruauté ! Quelle insensibilité !

« Malgré les cris que je lançais à l’endroit de ces agents pour sauver l’enfant, ils sont restés de marbre. Avant de se retirer avec le petit-frère du défunt », confie un témoin rencontré en Ntoum, le lendemain du drame. Une heure après, le corps du jeune homme est repêché par des riverains alertés. Puis acheminé en fin de journée dans une maison de pompes funèbres.

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Abus de pouvoir et intimidation

Fait curieux, jusqu’à présent au moment où nous mettons sous presse, le cadet du défunt, Christ Medang-Metoule traumatisé par la mort de son aîné qu’il a vécue de bout en bout, est toujours maintenue en cellule. Une situation que les parents de ce dernier dénoncent. « Pourquoi un tel traitement à son égard ? Même pour lui rendre visite , on nous complique la vie. Ne voient ils pas que notre fils est assez traumatisé comme ça ! » tempête le père de la victime, lequel entend se rapprocher de la haute hiérarchie de la police pour une plainte contre les agents du commissariat de Ntoum.

Que reproche-t-on aux 5 policiers ?

En refusant de secourir Oke-Metoule de la noyade sachant qu’il ne sait pas nager et en empêchant son cadet porter assistance à son frère aîné, les 5 agents de police se sont passibles de prison pour non-assistance à personne en danger. C’est contraire à l’éthique de la corporation.

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La non-assistance à personne en danger est une infraction pénale qui condamne l’omission de prêter secours à un personne courant un danger. Contrairement à la plupart des normes pénales, c’est une infraction d’omission et non de commission, c’est-à-dire que l’auteur n’agit pas alors qu’il aurait dû le faire surtout que c’est l’une de leurs missions d’assurer la sécurité des personnes et non de les mettre en péril.

Le ressentiment des populations justifié

Les policiers dont le principale mission est la sécurité des biens et des personnes s’illustrent désormais dans des actes répréhensibles en tout genre versant même dans la criminalité et l’association avec des malfaiteurs. Ils savent qu’ils peuvent compter sur le soutien de leur hiérarchie qui les défend aveuglément sans enquêter davantage sur les agents incriminés.