La langue française, dite langue de Molière, est régie par des règles de grammaire, d’orthographe, de vocabulaire et de conjugaison établies par des éminents agrégés en lettres de l’Académie Française et répertoriées dans des ouvrages spécialisés tels le dictionnaire, l’encyclopédie et bien d’autres manuels de référence.
À l’instar de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Congo, le Gabon ne se réfère toujours pas aux normes linguistiques quand bien même le français en est la langue officielle. Lorsque vous essayez de reprendre un Gabonais sur une faute commise, il vous répond: « Ce n’est pas la langue de mes ancêtres ». Une excuse avancée pour justifier ses lacunes. Parmi les fautes les plus récurrentes en français répertoriées dans les zones urbaines, il y a le pléonasme.
Le pléonasme est une figure de style où l’expression d’une idée est soit renforcée, soit précisée par l’ajout d’un ou plusieurs mots qui ne sont pas nécessaires au sens grammatical de la phrase, et qui sont synonymes. « C’est un mode d’expression aussi fréquent dans la langue littéraire que dans le langage familier », nous renseigne l’encyclopédie en ligne Wikipédia.
Dans le langage familier, le pléonasme est parfois involontaire comme dans l’expression « monter en haut » et dénote une méprise des règles linguistiques. On parle également de périssologie ou tautologie. Voici 10 exemples les plus récurrentes dans la rue et même dans les administrations.
1. Forum de discussion
Dans l’antiquité romaine, un forum désignait une place publique où les citoyens se réunissaient pour marchander, traiter les affaires politiques ou économiques. À l’ère des réseaux sociaux, un forum est un groupe de discussion, donc la précision est importune.
2. Don gratuit
Un don est foncièrement une offre gracieuse, un cadeau sans contrepartie. Il n’existe pas de « don payant », à moins qu’il s’agisse d’une oxymore utilisé en littérature.
3. Bref résumé
Un résumé se distingue par sa concision, son caractère bref et précis. Les termes « bref » et « résumé » décrivent les mêmes réalités et ne peuvent être employés dans la même expression.
4. Principale priorité
Une priorité est une élément principale dans un ensemble. Il est élevé au sommet de l’échelle hiérarchique. C’est donc pédant de dire « principale priorité ».
5. Petit détail
Un détail est une infime partie d’un grand ensemble. Il se distingue par sa « petitesse ». Dès lors, il apparaît contraire à la logique de dire « petit détail ». Un détail est toujours petit.
6. Faux prétexte
Un prétexte est une cause simulée, supposée ; une raison apparente dont on se sert pour cacher le véritable motif d’un dessein, d’une action. C’est un « faux mobile » mobile pour justifier une action.
7. Exemple concret
Un exemple est, par essence, une illustration concrète d’un fait ou d’une situation réelle. C’est une bourrage intellectuel de reprendre les deux mots dans la même expression.
8. Opportunité à saisir
Le terme « opportunité » désigne une occasion favorable. Il représente un fait à saisir en temps opportun. La précision n’est donc pas nécessaire.
9. Retour en arrière
Un retour est toujours une action dans le passé, donc en arrière. De la même manière qu’on ne dit pas un « retour en avant» , on ne devrait pas non plus, se permettre de dire « retour en arrière ».
10. Allumer la lumière
On « met la lumière » et on « allume l’ampoule ». C’est une faute de logique de dire “allumer la lumière ”. Le terme lumière renvoie à une notion encore plus vaste que l’éclairage domestique.
Si le pléonasme est une figure de style, peut-on encore parler de faute du point de vue grammatical ? Vos avis sur WhatsApp !
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