Au Gabon, il n’est pas rare d’entendre les gens dire au quartier dans un bar au Pont d’Akébé ou dans un dans taxi entre Nkembo et Tchibi-tchoss qu’« à la fonction publique, chacun fonctionne à sa manière ». Ce n’est pas totalement faux au regard de l’anarchie et du manque d’éthique professionnelle qui y prévalent. « Normal, ce qui est public* n’appartient à personne », pense-t-on à Kinguélé.
Chaque jour, Obone, Mabiala, Dembet et Okoumba vont travailler comme à l’accoutumée. Depuis quelques temps déjà, les usagers de leurs services respectifs se plaignent de leur attitude vis-à-vis d’eux. Lorsqu’on leur fait la remarque, ils montent sur leurs grands chevaux et vocifèrent au point même de laisser échapper des postillons de crachats: « C’est ton père qui m’a trouvé ce travail ? » Triplement triste. Que cela soit à l’hôpital, dans les ministères, dans les entreprises privées ou même dans les commissariats, le scénario est désolant, même si certaines administrations et institutions se distinguent encore positivement.
Vous vous présentez à la réception d’une administration publique, l’assistante vous toise de haut en bas. À votre bonjour, elle répond avec dédain. Pour certains agents administratifs, le travail quotidien se résume à jouer le Zuma ou à regarder des vidéos sur YouTube. À 10 heures, vous souhaitez rencontrer le directeur, on vous envoie balader pour ne pas que vous sachiez que le demi-dieu n’est pas encore arrivé. À 12 heures, tout le personnel devient nerveux de faim et suspend son service pour aller manger du riz tchiep à crédit chez la Sénégalaise qui a installé son kiosque dans l’enceinte de l’édifice.
À 14 heures, les hauts cadres quittent déjà le bureau et le personnel, une demi-heure après. S’agit-il des personnes qui ont cherché et obtenu un emploi ou bien ce sont des candidatures recommandées et pistonnées par un parrain ? Le travail est mauvais, seul le salaire est bon ?
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