Avec la crise sanitaire, Cuba exporte plus que jamais ses médecins. De la Jamaïque au Nicaragua en passant par la Guyane et l’Italie, Cuba aide une quarantaine de pays dans la lutte contre le coronavirus. L’Afrique n’est pas en reste. Ce 11 avril, 162 professionnels de santé cubains ont foulé le sol gabonais accueillis à l’aéroport International Léon MBA par le Ministre de la Santé, le Docteur Guy Patrick Obiang Ndong.

« Cette action qui s’inscrit dans le cadre du Plan d’Accélération de la Transformation du secteur Santé a pour objectif d’améliorer l’accès aux soins des populations gabonaises, voeu cher du Président de la République S.E Ali Bongo Ondimba » déclare le Ministre de la Santé.

Cuba, un modèle de santé inspirant dans le monde

Critiqué pour son absence de libertés et sa longue dépendance totale à l’économie soviétique, le régime castriste peut s’enorgueillir de sa politique de santé. Dans le cadre difficile de son isolement politique et géographique du fait de l’embargo, Cuba a su créer une politique de santé efficace et égalitaire de haut niveau, à comparer avec les autres Etats de la région, rien à voir avec le Gabon dont le président avait promis réformer le secteur et le doter d’équipements sophistiqués de telle enseigne que même les dirigeants n’iraient plus se soigner à l’étranger. On a souvent présenté la santé comme étant la principale réussite du régime de Castro. Il n’est pas rare de lire que Cuba a un des meilleurs services de santé du monde.

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Tandis que des dizaines de milliers de Latino-américains, d’Africains et d’Asiatiques vont se former à Cuba, Cuba a envoyé à ce jour plus de 25 000 médecins en Amérique latine, principalement au Venezuela et au Brésil, mais aussi en Afrique, au Pakistan ou à Haïti. En général, on parle de 50 000 professionnels de santé cubains en mission à l’étranger.

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Des médecins forcés de servir l’État cubain à l’étranger

Le personnel soignant cubain qui va travailler à l’étranger s’engage à mener une mission de trois ans, sans sa famille. Il risque jusqu’à trois ans de prison s’il déroge aux règles imposées. D’ailleurs, les conditions dans lesquelles travaillent ces médecins sont dénoncées par une association de défense de la démocratie basée à Madrid, Prisoners Defenders, qui parle de « milliers de Cubains forcés de participer aux missions au bénéfice du gouvernement cubain ». Et l’ONG d’ajouter que « beaucoup de médecins ont déserté. »

Pour ceux qui rentrent à Cuba, un bon nombre se voit retirer leur passeport pour « détention d’information secrète » et généralement, le régime cubain confisque une partie du salaire des médecins. Pour autant, la majorité des médecins préfère quand même se plier au vu des contraintes et des conditions de vie à Cuba qui s’aggravent. Sauver le monde de la maladie pour se sauver de la précarité, tel est le difficile choix des médecins cubains.