Ali Bongo Ondimba a rendu hommage ce 18 mars au président tanzanien John Magufuli décédé le 17 mars à l’âge de 61 ans du Covid 19. Sur son compte Twitter officiel, le Président gabonais « pas comme on l’entend » a adressé un message de condoléances qui a mis la tête de certains internautes à l’envers. Une occasion donnée pour revisiter quelques règles de la grammaire française.
Je rends hommage au Président John Magufuli qui nous a quittés prématurément. Celui que l’on surnommait le « bulldozer » était un fervent partisan de l’indépendance réelle du continent africain.
Noeud de l’incompréhension
De l’avis de certains webinautes, il y aurait une faute sur le mot « quittés » qui ne devrait pas avoir de « S » final puisque précédé de l’auxiliaire avoir.D’autres internautes remettent en cause ce raisonnement jugé trop superficiel et qui ne prendrait pas en compte certaines règles du participe passé employé avec l’auxiliaire avoir.
À ces deux (2) camps , s’ajoute un groupe d’individus qui ne s’appuient sur aucune règle française et estiment simplement que « la Présidence de la République ne peut pas faire ce genre de fautes grottesques. » Donc c’est forcément correct surtout que Paul Biya l’a également écrit ainsi.
Faute ou pas faute ?
« Il nous a quittés »Décortiquons la phrase. « Il » est le sujet et « a quitté » est le verbe (quitter, au passé composé). Si l’on s’en tenait là, il n’y aurait pas d’accord: le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde pas, sauf si et seulement si celui-ci est précédé d’un Complément d’Objet Direct (COD). D’où « il a quitté », sans accord. C’est la présence du pronom personnel « nous » qui change tout! Car ici « nous » répond à la question « qui? » : « Il a quitté qui? », « Nous!»
« Nous » est donc un COD. Lorsque le participe passé est employé avec l’auxiliaire avoir et que le COD est placé avant, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le COD. Ici, « nous » est masculin pluriel, le masculin étant le genre qui prime , d’où « quittés ». Si « nous » représentait exclusivement que des femmes, on aurait écrit « il nous a quittées ». — explique un internaute.
Pour trouver le sujet on pose la question « qui est-ce qui » après le verbe. Si c’est « nous » qui l’avions quittés il y aurait « s » or c’est le contraire. Autre indice, l’auxiliaire c’est « a ». C’est à dire 3 ème personne du singulier alors pourquoi ???
Avez lu l’article entièrement ? Ici « nous » n’est pas sujet mais COD. Le sujet est « Il ».
J’adore lorsqu’il y a interaction.
A mon avis, l’accord a lieu d’être d’autant plus que <>, dit-on.
Pour exemplifier, l’on dira : » Je les ai appelé(e)s » plutôt que « je les ai appelé ».
Loin d’être partisan du pouvoir en place, mais le participe passé est très bien accordé dans la phrase.
👉🏿… qui nous a quitté(s).
Le participe passé employé avec avoir ne s’accorde pas. Sauf si le COD est placé avant l’auxiliaire.
Le COD se trouve en posant la question : Quoi ? ou Qui ? après le verbe. Le verbe, ici, étant « quitter », nous dirons :
Il a quitté qui ?
La réponse est le fragment de texte non utilisé. Ça donne : Nous.
Étant pluriel masculin, le « s » se justifie.