Le fossé entre la grande bourgeoisie et la classe prolétarienne ne cesse de se creuser chaque jour un peu plus au Gabon au regard des disparités économiques observées et de l’inégale répartition des richesses favorisée par la corruption et le népotisme. Des banlieues aux agglomérations, le constat est partout le même: les riches s’enrichissent de plus belle et les pauvres s’appauvrissent davantage. Un rapport sociologique bidimensionnelle décrié par certains observateurs. En Côte d’Ivoire, on parle des « enfants préférés de Dieu » pour désigner ceux qui vivent dans une opulence insolente, favorisés par les circonstances de la vie.

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Il est de notoriété publique que lorsqu’une personne est appelée à servir le pays dans les hautes fonctions publiques en qualité de président, ministre, sénateur, député, ambassadeur, maire ou directeur général, par exemple, il est exempté de plusieurs charges tels que le loyer, l’eau, l’électricité, le transport et bénéficie d’un certain nombre de franchises professiosnnelles, économiques et sanitaires.

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Un ministre ou un député payé à plusieurs millions par mois ne paie pas ses factures d’eau et d’électricité. Encore moins le carburant pour son véhicule offert par le service ou l’école de ses enfants. Il commande tout de l’étranger mais ne paie jamais les frais de douanes, ni lui ni ses parents, amis et connaissances. En revanche, le citoyen lambda — employé de classe moyenne ou chômeur invétéré — doit régler une pile de factures avec peu ou pas de revenu. Le paradoxe gabonais.

Les proches des riches ont droit aux meilleurs soins de santé dans les meilleurs hôpitaux du pays, leurs enfants apprennent dans les meilleures écoles à l’étranger parfois au frais de l’État comme le révèle le rapport d’exécution budgétaire du troisième trimestre 2019 élaboré par la Direction Générale du Budget et des Finances Publiques (DGBFiP) qui fait état de 2,3 milliards de FCFA décaissé par l’Etat pour la « scolarité des enfants de diplomates ». Comme quoi, l’abondance des biens ne nuit pas.

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Un petit groupe d’individus dit élitiste se partage la quasi-totalité des ressources financières nationales au grand dam de la grande partie de la population. Les cadres moyens et les personnes défavorisées sont obligés [à] payer des taxes et des impôts pour renflouer les caisses de l’État desquelles les riches puisent des centaines de millions pour entretenir leur train de vie. Au Gabon, on risque gros lorsqu’on ne s’acquite pas de ses obligations fiscales. Pourtant lorsque des tiers détournent les recettes du trésor public issues des versements des populations, personne n’est inquiétée.

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Cette situation inégalitaire qui fait que les pauvres sont amenés à travailler au profit des riches fragilise le tissu social et favorise des frustrations à tous les niveaux. Hier encore, on nous chantait « l’égalité des chances » où la méritocratie serait le maître mot. Des années après, on se rend compte que c’était un leurre.

Les politiciens, il y en a, pour briller en société, ils mangeraient du cirage — Coluche.


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